2ème tour de la présidentielle

Macron/Le Pen - Le vote n'est plus conviction, il est ici évidence

  • Publié le 5 mai 2017 à 03:00

Alors que se rapproche à grands pas le deuxième tour de l'élection présidentielle, les voix s'élèvent et se multiplient contre la presse. Cette presse qui voudrait, selon une pensée commune et à la mode, qu'Emmanuel Macron soit élu à tout prix. Cette presse qui ne parvient pas à comprendre que Marine Le Pen soit enfin la candidate du peuple et qu'elle redressera la France en lui redonnant sa grandeur. Cette presse qui casserait gratuitement du sucre sur le dos du FN, juste pour son bon plaisir. Les arguments fleurissent sur la toile et les avis politiques se hissent jusqu'au mépris : ceux qui voteraient Macron se voileraient la face et iraient droit dans le mur. Contrairement à l'électorat de Marine Le Pen, fort d'une volonté de réforme profonde de la France. Face à ce duel, le vote n'a pourtant - et malheureusement - pas forcément valeur à être un vote de conviction. Aujourd'hui, c'est un vote d'évidence.

Oui, Emmanuel Macron a déjà un pied dans la sphère du pouvoir. Il a évolué au sein du gouvernement de François Hollande, un gouvernement qui en n'a déçu plus d'un pendant cinq ans. Il est à l'origine de la loi Macron, celle pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, adoptée en force sous le joug du 49.3. Il représente en quelque sorte un héritage flou du précédent quinquennat. D’où la réticence de certains Français à glisser un bulletin pour celui que beaucoup considèrent comme le fils spirituel de François Hollande.

Sauf que… si l’on part dans cette optique d’héritage et de passé lourd à porter, Marine Le Pen n’est pas précisément la candidate idéale. Fille de Jean-Marie Le Pen, elle est tombée dans la marmite du Front National depuis l’enfance. Et l’ombre du père n’est jamais loin : lorsqu’il considère que l’hommage au policier Xavier Jugelé était "plutôt un hommage à l’homosexuel", par exemple. Et lorsque Marine Le Pen affirme que la "France n’est pas responsable de la rafle du Vel d’Hiv", flotte dans l’air ce "détail de l’Histoire" qu’étaient les chambres à gaz pour son père. Et ces mots pèsent lourd dans la balance.

Oui, Emmanuel Macron a été élevé dans un milieu aisé. Fils de médecins, il fait ses armes dans des établissements catholiques privés et intègre l’inspection des finances après son passage à l’Ena. Une vie loin de la réalité ouvrière et des fins de mois difficiles.

Sauf que… Marine Le Pen n’a précisément vécu comme une ouvrière ou une salariée lambda. De son appartement situé dans le 15ème arondissement de Paris jusqu'à sa demeure bourgeoise dans les Hauts-de-Seine, la candidat n'a pas non plus connu les difficultés financières. Si maintenant elle se s'autoproclame la candidate du peuple, son parcours est aux antipodes de la vie populaire.

Oui, Emmanuel Macron a professionnellement grandi dans le milieu des banques et des gros sous. Il s’établit chez Rothschild, où il conclut un deal à 9 milliards d’euros entre Nestlé et Pfizer. Un reflet aux couleurs du capitalisme, qui effraie les employés à juste titre.

Sauf que… De l’autre côté de la barrière, le paysage n’est pas non plus réjouissant. Dans la sphère de l’apprentissage, par exemple : le FN est pour la suppression de l’enseignement des langues régionales. Et pourtant, derrière l’apprentissage d’une langue se cache aussi l’apprentissage d’une culture, la connaissance de ses racines et l'accès à d'autres langues. Pour rappel, le Front National souhaite supprimer les repentances de l’État. Autrement dit, arrêter de mettre en exergue les fautes que la France a commises au cours de l’histoire. Du régime de Vichy au colonialisme, la non-repentance est systématique chez l’extrême-droite. Si l’on continue sur cette lancée, la colonisation n’aurait eu que des effets positifs sur toutes les populations colonisées.

Oui, Emmanuel Macron s'est largement inspiré d'un discours de François Hollande à Marseille le 1er avril 2017, reprenant des phrases datant de 2012.

Sauf que... au final, Marine Le Pen fait la même chose. Il y a quelques jours, elle plagiait un discours de François Fillon. Un "clin d'oeil assumé qui montre qu'elle n'est pas sectaire" indique son directeur de campagne.

Oui, Emmanuel Macron peut être perçu comme une marionnette brandie par des hommes d’affaire motivés par des intérêts financiers. Il est d'ailleurs souvent présenté comme un "vendu" ou un "menteur" sur les sites d'extrême-droite ou d'extrême-gauche.

Sauf que… les fréquentations de Marine Le Pen ne sont pas non plus réellement de première classe. On pense juste à Jean-François Jalkh, le président par intérim du FN qui aura tenu deux jours, qui avait tendance à tenir des propos révisionnistes sur les chambres à gaz. Ou lorsque la candidate se fait photographier en Russie à côté d’un député antisémite et homophobe.

Oui, Emmanuel Macron souhaite confier à la police un "pouvoir d’injonction d’interdiction du territoire" pour que des individus commettant des actes d’incivilité ne puissent plus se rendre dans certains quartiers, rues ou groupes d’immeubles. Sauf que l’on ne comprend pas très bien où ces délinquants vont ensuite aller.

Sauf que… Marine Le Pen veut certes mener un combat sans merci contre la délinquance. . Et donc, par extension, exercer l’impunité en toutes situations. Pourtant, c’est bien elle qui a refusé de se rendre à une simple convocation judiciaire. Plutôt contradictoire comme attitude.

On vous laisse un peu de place, pour que vous puissiez rajouter vos propres arguments contre Emmanuel Macron. Car oui, ils sont légion.

 

Une fois dit, écrit, admis, souligné tout ce qui a été énuméré plus haut, il reste une dernière réflexion pour la route vers l'urne.

Oui Emmanuel Macron est un républicain défendant une idée républicaine dont on peut être proche ou pas mais en tout cas dont on peut débattre

Oui Marine Le Pen prône une idéologie de l'autoritarisme, de l'enfermement, du repli sur soi et de l'exclusion en vertu de laquelle aurait été rayé de la carte - avant même qu'il n'existe -, le peuple réunionnais fait d'apports multi-ethniques et multiculturel.

Alors oui, le vote de dimanche ne sera pas vote de conviction, il sera vote d'évidence.

Evidemment...

mp/mb/www.ipreunion.com

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5 Commentaires
CHABAN
CHABAN
6 ans

###########il sera vote d'évidence##############

il marche sur l'eau ,il a déjà fêté sa victoire , il proclame que le 1er tour a été un vote d'adhésion à son projet !!!!!!!!

c'est un pauvre type qui n'a rien compris contre une pauvre femme.

Dans 2 mois il sera haï

Gavroche
Gavroche
6 ans

La démocratie est l'un des pire système politique car il suffit que la majorité des citoyens soir plonger dans l'ignorance et dans la haine pour que cela se reflete a la tete de letat...

Jose
Jose
6 ans

Entre l'héritier de Hollande, amateur du 49.3, de la loi travail de la finance, pro-Europe, il est évident que je vais préférer celle qui veut protéger son Pays et les siens.

Tata
Tata
6 ans

NI LE PEN ......NI MAKRON....

RIPOSTE974
RIPOSTE974
6 ans

Les électeurs votent le 7 Mai

MACRON ou Le PEN , bien malin à ceux qui connaîssent le résultat du vote