[VIDÉO] À la tribune de l'Assemblée nationale

Jean Hugues Ratenon refuse la destruction de l'ancienne prison de Saint-Denis

  • Publié le 21 décembre 2017 à 06:34
  • Actualisé le 21 décembre 2017 à 07:05

Dans la séance de questions aux gouvernement le député Jean Hugues Ratenon a demandé ce mercredi 20 décembre 2017 l'arrêt du projet immobilier sur le site de l'ancienne prison de la rue Juliette Dodu à Saint-Denis. Son intervention a été salué par des applaudissements nourris. Christophe Castaner, Secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, a indiqué ne pas connaître le dossier, et à souligner que le gouvernement va "regarder le dossier". Nous publions ci-dessous la vidéo de son intervention à l'Assemblée nationale

"Aujourd’hui 20 décembre est un jour férié,  La fet kaf nout fierté, vive la liberté. Oui, le 20 décembre, est un jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la traite des noirs à La Réunion reconnu ici même dans cette assemblée comme crime contre l’humanité. Je suis fils d’engagé et d’esclave. Je suis Réunionnais et fier de l’être. Je ne suis pas mendiant mais je suis un nègre, un résistant, un insoumis" a commencé par dire Jean-Hugues Ratenon du haut de la tribune de l'Assemblée nationale.

Le député a aussi estimé "j’ai cette responsabilité de me souvenir et d’agir pour le respect de la mémoire de mes ancêtres. En effet, les esclaves et toutes personnes en résistances, insoumis, étaient jetés en prison pour éviter que leur rébellion, leur insoumission se propage aux autres esclaves. Oui mes chers collègues, je me dois de rendre hommage à mes ancêtres, qui ont été déracinés, arrachés de leurs terres natales ; ils ont été rabaissés, martyrisés, assassinés, sous les coups de fouets, mais aussi guillotinés dans ces murs que son l’ancienne prison Juliette Dodu".

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Jean Hugues Ratenon a rappelé "ce bâtiment (la prison Juliette Dodiu - ndlr) , datant de plus de 300 ans, témoin de ces crimes atroces, d’actes barbares qui ont eu lieu durant toute la période esclavagiste est menacé par un projet immobilier. Il a terminé en disant : "Madame la ministre de la culture, La réparation n’est-elle pas de stopper tout acte qui consiste à effacer les traces de l’esclavage et de notre histoire ? Ce mur fondé en 1718 ne doit-il pas être plutôt transformé totalement en lieu de mémoire, de recueillement et de respect ? Gayar fet kaf zot tout et vive la liberté".

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