Bilan du premier jour d'Annick Girardin à La Réunion

La ministre des Outre-mer rassure mais n'annonce rien

  • Publié le 26 octobre 2018 à 02:57
  • Actualisé le 26 octobre 2018 à 15:59

La ministre des Outre-mer est arrivée ce jeudi 25 octobre à La Réunion pour une visite de trois jours. Une visite au pas de course, Annick Girardin a un programme chargé et des dossiers de taille à gérer. La dengue, la filière canne, la coopération régionale et un volet social. La crise requin, la suppression de l'abattement fiscal Outre-mer ne sont pas à l'ordre du jour. Dès son arrivée, la ministre a été accueillie à l'aéroport par l'intersyndicale hospitalière, elle a ensuite rencontré les acteurs de la lutte contre la dengue puis ceux de la filière canne. Pas d'annonce tonitruante de la part de la ministre mais des promesses, retour sur cette première journée.

Un comité d'accueil

L’intersyndicale des hospitaliers n’avait pas lésiné sur les moyens. Drapeaux, pancartes, tambourins, bonne ambiance mais la cinquantaine de militants ne se faisait pas d’illusion, tout ne repose pas sur les épaules de la ministre des Outre-mer. Leur objectif : obtenir un entretien avec Annick Girardin en espérant qu’elle vienne à leur rencontre à sa sortie de l’avion. Comme l’année, dernière, Annick Girardin est allée au contact, a écouté les doléances des représentants syndicaux FO, UNSA et CFTC Santé-sociaux. Rendez-vous est pris pour samedi prochain. Mission accomplie pour les syndicalistes.

Le dossier de la dengue

Le convoi ministériel prend ensuite la direction de la préfecture. Au menu : la dengue. Autour de la table, le SDIS, l’ARS, la DIECCTE, les FAZSOi, la DEAL, le RSMA, la DGSC, la PIROI, la police, la gendarmerie et bien sûr, le préfet. Beaucoup d’acronymes, vous direz vous mais tous sont impliqués de près ou de loin dans la lutte contre la dengue à La Réunion. Environ 6.600 cas ont été confirmés depuis le début de l’année avec des foyers très actifs dans le Sud et l’Ouest de l’île. La crainte, avec l’été austral qui arrive : une propagation du virus qui mènerait à une épidémie du même acabit que celle du chikungunya en 2005-2006.

Annick Girardin n’a pas fait d'annonces chiffrées sur la mise en place d'actions de lutte contre le virus, mais "les moyens humains et financiers seront à la hauteur des scénarii qui sont présentés et des risques auxquels nous allons avoir à faire face" souligne la ministre des outre-mers admettant de fait une forte probabilité d'une explosion de la maladie cet été. "On voit bien que la période hivernale n'a pas permis d'éradiquer le virus. Nous craignons un nouveau pic (de l'épidémie - ndlr) cet été et la mobilisation de tous est donc nécessaire" a ajouté Annick Girardin en rappelant que 3 millions d'euros supplémentaires - par rapport à l'année dernière - ont été mis à la disposition des autorités sanitaires locales pour combattre les moustiques. Si aucune annonce chiffrée n'est faite, c'est parce que "l'objet de la réunion de ce matin était de faire l'inventaire" des besoins. Côté moyens humains, "il y a de la marge, il est encore possible de mobiliser les contrats aidés, il y a aussi les services civiques, nous allons faire le point avec les collectivités locales" a souligné la ministre.

La filière canne

Puis direction Sainte-Marie, dans le champ de canne de monsieur Naze. Rencontre avec les acteurs de la filière canne. Là encore, pas d’annonces mais des promesses. Syndicats de planteurs et usinier sont sortis satisfaits de l’entrevue. Les trois cyclones de ce début d'année ont décimé les exploitations. Les planteurs sont en proie à des difficultés de trésorerie.

Objectif de la rencontre : renflouer les caisses pour lancer la campagne 2019. Annick Girardin s'est engagée non pas à verser des fonds supplémentaires à la filière mais plutôt à débloquer plus rapidement des aides. Le reliquat d'aide à la production de 2017 de deux millions d'euros devrait être verser à l'interprofession ce mois-ci. Celui de 2019 prévu pour la fin d'année prochaine a été avancé, il sera exceptionnellement versé en février à hauteur de 4,5 million d'euros. La ministre des Outre-mer a aussi annoncé que les dossier d'indemnisation seraient simplifiés et l'instruction - actuellement de 6 mois en moyenne - sera abaissée à un mois.  Maintenant, agriculteurs et usiniers attendent du concret car pour le moment, on ne parle là que d'engagements de la part de la Ministre des Outre-mer. "Le compte y est dans les intentions maintenant, on attend de voir pour les actes" affirme Bruno Robert le président des Jeunes Agriculteurs. Le président de la Chambre verte, Jean-Bernard Gonthier est du même avis "on ne s’attendait pas à mieux non plus, on ne se faisait pas d’illusion. Ce qu’on a obtenu, c’est déjà beaucoup quand on voit toutes les restrictions budgétaires qu’il y a en ce moment, un peu partout. Maintenant, on va attendre que cela se concrétise. "

Du concret, c’est ce qui a manqué à ce premier jour de visite de la ministre. Peut-être que le deuxième jour sera plus concluant, voici le programme d’Annick Girardin de ce vendredi 26 octobre :

8h30 Inauguration de la mairie sociale de Saint André et rencontre avec des associations œuvrant en matière de cohésion sociale - Saint-André

10h15 Logement : visite du centre d’innovation et de recherche du bâti tropical (CIRBAT) - Saint André 

11h15 Inauguration du bus de la chambre des métiers et visite du garage social -  Bras Panon 

12h30 Déjeuner de travail avec les acteurs de la filière logement - Bras-Panon 

14h30 Visite de l’entreprise Royal Bourbon - Bras-Panon

15h Réunion avec les acteurs économiques sur la réforme des aides économiques 

20h Dîner de travail avec les ambassadeurs et les préfets participant à la conférence de coopération régionale 

 

fh/www.ipreunion.com

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