Luc Ferry, ministre de l'Éducation nationale

"À La Réunion, on fera appel aux forces de l'ordre"

  • Publié le 30 mai 2003 à 00:00

Alors qu'il assistait jeudi 29 mai 2003 au 84e congrès de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) en Moselle, Luc Ferry, ministre de l'Éducation nationale, n'a pas exclu le recours aux forces de l'ordre en cas de perturbation des examens par les grévistes de l'Éducation nationale. Il a qualifié la situation dans l'île de "presque insurrectionnelle". Les syndicats ont immédiatement réagi en qualifiant "d'irresponsables" les déclarations du ministre

"À La Réunion, on fera appel aux forces de l'ordre si c'est nécessaire et on fera appel à des enseignants pour corriger les examens, comme la loi nous le permet" a déclaré Luc Ferry en promettant "la plus grande fermeté du gouvernement vis-à-vis d'éventuelles perturbations des examens". Le ministre a aussi qualifié la situation à la Réunion de "presque insurrectionnelle, mais pas seulement dans l'Education nationale".
Luc Ferry a conclu à ce propos "La Réunion a toujours voulu être traitée comme le reste de la Métropole (...) La fermeté sera de mise là-bas comme ailleurs".

Indignation des syndicats

Les syndicats locaux n'ont pas du tout apprécié ces déclarations. Le SAECL-UNSA remarque dans un communiqué que "les déclarations de Luc Ferry ce jour à Anneville montrent qu'il n'a rien compris au mouvement actuel dans le milieu éducatif. Il dit tendre une main (la gauche ou la droite ?) et de l'autre il tient la matraque. (...)Quel mépris pour les dizaines de milliers de manifestants qui ont défilé pacifiquement dans nos rues depuis 2 mois"
Le SNEP-FSU, estime pour sa part que "c'est le gouvernement et lui seul qui porte la responsabilité de cette situation" et juge la position de Luc Ferry "irresponsable provocatrice". Le Saiper (Syndicat autonome des instituteurs et des professeurs des écoles) remarque quant à lui "depuis deux mois, nous demandons l'ouverture de négociations, nous demandons à être écoutés et pas seulement entendus, depuis deux mois nous manifestons pacifiquement et la seule réponse gouvernementale est celle de la violence policière".

"Jugement irréaliste"

Quant à la coordination de l'Éducation nationale elle note dans un communiqué "l'agressivité du ministre délégué à l'Education, (porte-voix du ministre de l'Intérieur monsieur Sarkozy), acculé par notre mobilisation exceptionnelle depuis le 3 avril dernier l'amène à perdre son sang-froid et à tenir des propos inadmissibles et disproportionnés au vu d'une situation qui ne justifie en aucun cas la menace d'une répression policière ". La coordination ajoute "le jugement porté sur la situation locale perçue par lui comme étant insurrectionnelle est totalement infondé et irréaliste (...) le Ministre nous semble désinformé par son Recteur qui sur place ne maîtrise plus la situation".
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