Culture

Quand l'Avare devient Lo rapiang

  • Publié le 22 avril 2004 à 00:00

Jusqu'au 19 juin 2004, la compagnie réunionnaise Sham's présente le festisham's. Un concentré des pièces qui ont fait le succès de cette troupe de comédiens. L'occasion d'une séance de rattrapage pour certains. Gros plan sur la comédie Lo rapiang

Molière signe la pièce de théâtre L'Avare en 1668. Sham's, lui, réalise en 2001 la pièce Lo rapiang. Une adaptation de la première, en version créole.
Les personnages restent, certes, les mêmes, mais ils sont imprégnés de la culture et de la tradition réunionnaise. Ils évoluent dans un petit village de La Réunion, avec des objets, eux aussi créolisés. Par exemple, la cassette refermant les pièces d'or d'Harpagon devient une marmite "3 pié", le carrosse se change en charrette b?uf et on aime le rhum...Sham's profite de cette pièce pour porter un regard critique vers la société locale à travers certaines répliques.

Langage universel

Mais le plus surprenant, dans Lo rapiang, c'est que cette pièce va au-delà de la langue. Le public est aussi divers que la population qui parle le créole. De quoi décomplexer cette langue devant une pièce internationale.
Lo rapiang fait appel au langage universel : celui des gestes, des expressions et des mimiques théâtrales. Le public est aussi pris à partie, Sham's veut donner vie à son oeuvre. "Le côté artistique du théâtre met en valeur la beauté du créole" confie-t-il.
La troupe joue aussi dans les écoles. Les enfants sont, pour eux, les premiers juges de leurs créations. Il faut réussir à les convaincre, les captiver et en retour, eux vous feront comprendre si la pièce est réussie. Pour le comédien, acteur, metteur en scène, professeur de théâtre, le regard des plus petits est rempli de sincérité. C'est bien connu, la vérité sort de la bouche des enfants, pour le plus grand bonheur du public.

Mickaël Cuvelier
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