La Réunion n'a rien à envier au hip hop métropolitain, la preuve avec la sortie de "Libre de dire" le premier album du chanteur Oxid
Une vision manichéenne certes, mais un besoin certain de parler de son vécu. Oxid se fait dans son premier opus le porte-parole d"une jeunesse pleine de désillusion dans un système synonyme de mal-être."Dur d'oublier" son passé et le sien, c'est dans les quartiers chauds de la banlieue parisienne qu'il prend sa source. Et la banlieue n'en finit plus de faire couler du son, mais aussi de l'encre, une manière pour ce poète des temps modernes d'effacer ses blessures.
L'écriture lui permet ainsi d'avorter cette violence ambiante qu'il dénonce.
Le rappeur scande alors avec des mots poignants des situations difficiles
: "La déchirure" ou le ressentiment palpable d'un prisonnier victime du mensonge, "les larmes du drame" ou les dépressions conduisant au suicide.
Autant de souffrances humaines qui trouvent échos dans "Le même thème", une complainte poignante où nombre de scènes éprouvantes se déclinent sur un Greensleeve bien lancinant.
Toxicomanie, prison, déchéance, "Libre de dire" dévoile un monde malsain que l'artiste veut exorciser de toute haine. Oxid se fait prophète dans les terres arides de la cité. Il veut remettre ses cadets dans le droit chemin.
Rappeler à un avenir meilleur, ceux qui se sont cantonnés au "Trottoir d"en face".
Évelyne Gigan
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