Entreprenariat

Les femmes ont du retard à rattraper

  • Publié le 6 juillet 2005 à 00:00

À La Réunion, peu de femmes sont créatrices d'entreprises. La délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité a donc organisé une rencontre avec différents responsables d'institutions ce mardi 5 juillet 2005, à la direction départementale du travail. Objectifs : mettre en lumière les difficultés rencontrées par les femmes et proposer des solutions

En 1998, l'île comptait 26,4% de femmes et 73, 60 % d'hommes créateurs d'entreprises. En 2002, ce pourcentage pour les femmes est passé à 25,50%. Le nombre de création d'entreprises en 2003 s'élevait à 4915, (1229 créées par les femmes et 3686 par des hommes). Les créations d'entreprises par les femmes se répartissent comme suit: éducation, santé et action sociale : 38, 9% ; commerce et réparation : 33,6% ; services aux particuliers : 28, 8% ; industrie : 25, 5% ; services aux entreprises : 24, 2% ; activités immobilières : 23, 1% ; industrie agro-alimentaire : 15, 4% ; transport : 9,1% ; et construction : 8,4%.
Frédérique Lebon, présidente de la délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité souligne que "les femmes constituent un véritable vivier pour le développement économique". Elles sont par ailleurs plus diplômées. Elles sont 29% à détenir un diplôme supérieur au bac, contre 22% d'hommes. D'où les efforts menés par la délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité pour encourager les femmes à se lancer dans la création d'entreprises.

Des projets peu diversifiés

Frédérique Lebon ajoute que "l'on constate une faible diversité au niveau des projets menés par des femmes". Ces derniers sont surtout trait aux commerces de proximité, aux services aux personnes et aux activités artisanales et culturelles. "Au niveau du modèle de management, ajoute-t-elle, on remarque que celui-ci s'opère selon un mode plus coopératif que compétitif".
L'entreprenariat féminin évolue peu, sans doute en raison des obstacles rencontrés à deux niveaux. Les premiers obstacles sont les mêmes que ceux rencontrés par tout entrepreneur : la difficile mobilisation de moyens financiers ; la diversité des aides et des acteurs ; les lourdeurs administratives ; et les besoins en suivi post-création (surtout pour la 3éme année).


Limitées à certains métiers

Les autres obstacles plus spécifiquement rencontrés par les femmes sont : les responsabilités familiales et domestiques non ou peu partagées ; le manque de structures pour garder les enfants ; une culture d'entreprise moins forte due à une expérience moindre du monde du travail ; un taux de chômage et un taux d'inactivité plus élevés ; un accès limité aux réseaux et aux sphères de décision. A ces facteurs se rajoutent des stéréotypes à la fois masculins et féminins et une perception dépassée du travail des femmes, limitant leur accès à certains métiers. Les femmes sont aussi peu sûres d'elles et ont l'impression de manquer de crédibilité et d'assurance face à un professionnel.
La délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité souhaite inciter les institutions bancaires à entreprendre des études sur les caractéristiques, les besoins financiers et les performances des entreprises appartenant aux femmes. Elle recherche, avec d'autres partenaires sociaux, des moyens d'alléger le double fardeau des responsabilités professionnelles et familiales, d'augmenter l'accès à certaines filières plus techniques, et des possibilités de financements.
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