Grève à la Sermat

L'économie paralysée

  • Publié le 26 août 2005 à 00:00

Ce jeudi 25 août 2005, au quatrième jour de grève des employés de la Sermat, les négociations sont restées vaines. Les conséquences économiques de ce mouvement se font lourdement sentir dans l'île. Les chambres d'agriculture, de métiers et de commerce demandes qu'une solution soit rapidement trouvée au conflit. Les négociations reprennent à la direction du travail ce vendredi

Le port Est reste bloqué. Les navires sont déroutés vers Port-Louis à Maurice. Une situation qui frappe davantage les armateurs après la hausse de prix du baril du pétrole. Et depuis le mercredi 24 août 2005, le silo de sucre du port n'est plus accessible. Alors que nous sommes en pleine campagne sucrière, les usines de Bois-Rouge et du Gol, saturées en sucre, ont interrompu la réception des cannes.

Perte de revenus

La situation inquiète la chambre d'agriculture. Elle craint que cette grève ne provoque un énorme retard sur la campagne sucrière. Dans un communiqué, elle explique que le sucre produit par les usines de l'île ne pourra pas être acheminé vers les zones de stockage du port en vue de l'exportation. Ces usines ne peuvent dépasser un certain quota de stockage de sucre et seront obligées de stopper la réception des cannes. Ce même communiqué ajoute que la période de la coupe de la canne est limitée dans le temps pour les zones très humides de l'île.Un retard entraînerait donc, de façon irréversible une perte de revenus des planteurs. Le président de la chambre d'agriculture Guy Derand a par ailleurs adressé un courrier au préfet pour solliciter son intervention auprès des acteurs de la grève.

Rupture de livraison

La fédération régionale des coopératives agricoles de La Réunion précise à son tour que depuis le blocage du port, les conséquences se sont immédiatement répercutées sur l'activité des entreprises et des exploitations de l'île : des tonnes de cannes sont laissées dans les champs et les usines d'alimentation animale sont en rupture de livraison de matière première.
De son côté, Giraud Payet, président de la chambre de métiers, invite toutes les parties concernées par ce conflit à faire " le choix de la raison " pour éviter que les entreprises artisanales ne pâtissent.
Les grévistes affirment comprendre ces inquiétudes, mais avancent le fait qu'ils n'ont pas d'autre choix que de faire grève. Ce jeudi 25 août, lors de leur assemblée générale, les employés ont décidé de reconduire la grève. Ils sont soutenus par les dockers.

Proposition rejetée

À la direction du travail, Laurent Cuissard, le délégué du personnel de la Sermat, a cette fois, "dans un gros effort de concession et dans le souci de mettre fin au conflit" proposé à la direction de détacher certains membres du personnel de la Sermat à Kalmar, sous certaines conditions. "Nous voulons la garantie que leur emploi sera pérennisé". Il a ainsi demandé une suspension des négociations, afin de présenter cette proposition aux grévistes. Ces derniers l'ont rejetée. Les négociations devraient reprendre ce vendredi matin à la direction du travail.
Laurent Cuissard déplore le fait que "la direction ne fasse aucun geste. Elle campe sur ces positions et nous sommes les seuls à formuler des propositions". Il ajoute que ce jeudi, l'Urcopa avait besoin d'une livraison de céréales pour alimenter une entreprise de bétails. "Nous avons prouvé que nous n'étions pas des bêtes, ni des irresponsables. Nous avons permis la livraison de sept camions de céréales". Ce qui a fait commenter à Alain Gaudin, président de la commission Port à la CCIR, "les employés grévistes de la CCIR ont fait preuve de responsabilité en permettant la livraison de sept camions de céréales aux éleveurs. C'est un premier pas.J'espère que l'autre partie saura l'apprécier et fera un pas à son tour. Je reste confiant. On va avancer".
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