SERMAT

Fin de la grève

  • Publié le 27 août 2005 à 00:00

Un protocole d'accord a été signé ce vendredi 26 août 2005 vers 22 heures 30 entre la direction et les grévistes de la SERMAT. Les salariés de cette société spécialisée dans la maintenance et l'assistance technique portuaire, obtiennent la garantie que leur emploi sera maintenu. Le port Est devrait retrouver une activité normale dès samedi matin

"Nous avons obtenu le maintien de tous les emplois et la mise en place d'une formation pour l'ensemble des personnels concernés par l'utilisation des nouveaux engins de stockage. C'est une victoire importante pour les 42 salariés". Les représentants CGTR des grévistes de la SERMAT (service, maintenance, assistance technique) ne cachaient pas leur satisfaction vendredi soir devant l'inspection du travail à Saint-Denis. Au bout de 5 jours de grève et de nombreuses heures de négociations, un protocole d'accord venait d'être signé. L'ultime journée de discussions entre la direction et les grévistes devaient commencer à 10 heures. Elle a finalement commencé à 14 heures. En effet, dans la matinée, les salariés ont successivement été reçus en préfecture, au conseil régional et au conseil général. À tous leurs interlocuteurs, ils ont parlé des menaces qu'ils estiment peser sur l'avenir de leur emploi et de leur "volonté de trouver au plus vite une solution au conflit" selon l'expression d'un gréviste. Ce qui a donc été chose faite.

Reprise du travail

"Nous avons clairement indiqué qu'il n'était pas question pour nous de procéder à des licenciements et encore moins à une quelconque liquidation de l'entreprise. Nous sommes également engagés à mettre en place un plan de formation avant la fin de l'année. Les négociations ont été riches et positives" soulignait pour sa part Jean Brac de la Perrière, représentant le patronat. Le protocole prévoit que le travail reprenne au port Est dès ce samedi matin après une assemblée générale des grévistes. Rappelons que les salariés de la SERMAT étant soutenu par l'ensemble des autres personnels portuaires, les dockers notamment, toutes les activités portuaires ont cessé depuis lundi.
D'où une inquiétude grandissante dans le monde économique. Saturées en sucre, les usines du Gol et de Bois Rouge ont arrêté depuis jeudi la réception des cannes. "Une catastrophe", selon Jean-Yves Minatchy, dirigeant de la CGPER (confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion) qui à la tête d'une délégation d'agriculteurs s'est rendu dans la matinée à l'inspection du Travail afin de rencontrer les deux protagonistes du conflit.
"Environ 50 000 tonnes de cannes sont prêtes à être livrées et nous sommes obligés de les laisser aux champs. Plus on attend pour les couper, plus elles perdent leur richesse en sucre et plus les planteurs perdre de l'argent" a déploré le syndicaliste en précisant qu'il ne porte pas de jugement sur le conflit, mais que "cette situation où les exploitants se trouvent entre l'arbre et l'écorce ne peut plus durer".

Les cannes à nouveau réceptionnées

La grève étant terminée, les réceptions de cannes devraient reprendre dans la journée. À noter que dans le souci de ne pas pénaliser outre mesure les planteurs, les grévistes avaient décidé avant la signature du protocole de débloquer l'accès au terminal sucrier du port Est. Cela afin de permettre aux usines sucrières de livrer leur sucre et d'être à nouveau en mesure de réceptionner les cannes.
Rappelons que la grève a commencé le lundi 22 août Les grévistes, soutenus par les autres personnels portuaires, protestaient une fois de plus contre la décision de la direction de confier la maintenance des engins de stockage des conteneurs à une autre société. La direction de la SERMAT, assurant le traitement des bateaux pour trois sociétés d'acconiers (SGM, SOMACOM, SAMR) a en effet récemment acheté à la société suédoise Kalmar une série de chariots "Cavalier", des engins haut de gamme utilisés pour le stockage des containeurs et le rangement des marchandises lors du chargement et du déchargement des bateaux.

Première colère

Selon le contrat d'achat de la SERMAT, la maintenance de ces engins de ces engins sera assurée par des employés de la KALMAR, la société qui fabrique et vend ces équipements. Or cette tâche de maintenance constitue 90% de l'activité de l'entreprise. D'où une première colère des salariés il y a cinq mois et le déclenchement d'une grève. Le conflit avait alors été seulement apaisé et non résolu.
Les salariés demandaient déjà le maintien de tous les emplois et la mise en place d'un plan de formation.
Le conflit a ressurgi il y a quelques jours, lorsque 6 employés de la SERMAT ont reçu un courrier, les informant qu'ils devraient suivre une formation à la SRMP, une filiale de la Kalmar. Ils seraient ensuite transférés à cette société. Ce qui a plongé les autres employés dans une incertitude totale quant à leur avenir professionnel. Devant le "mutisme" de la direction, les salariés avaient voté pour cette grève qui a donc pris fin vendredi soir
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