Rentrée scolaire 2005 - 2006

La grogne des syndicats

  • Publié le 2 septembre 2005 à 00:00

La Fédération syndicale unitaire (FSU) a commenté ce jeudi 1er septembre 2005 la rentrée scolaire 2005 - 2006. Pour le syndicat elle est marquée par les suppressions d'emploi et un surcroît de précarité et de chômage

Les syndicats de l'enseignement brossent un tableau sombre de la rentrée scolaire et des mesures qui l'accompagnent. Pour Christian Picard secrétaire de la FSU, cette rentrée est caractérisée par "l'ampleur des suppressions d'emplois dans le 2e degré et l'insuffisance des créations dans le 1er degré". Le syndicaliste craint que les conditions d'enseignement ne se dégradent et qu'il n'y ait "un surcroît de précarité et de chômage ".
En ce qui concerne l'annonce de la nouvelle vague d'emplois aidés, Christian Picard fait remarquer que si celle-ci marque un changement par rapport à la politique antérieure en matière d'éducation, elle ne répond toutefois ni en nombre aux emplois disparus ces dernières années, ni en qualité d'emplois aux besoins réels. "Le gouvernement institue ainsi des formes aggravées de précarité. La FSU y oppose l'exigence d'emplois statutaires, stables et qualifiés" souligne le syndicaliste".

Formule de remplacement contestée

Le dispositif de remplacement des professeurs, mis en place par le ministre de l'Éducation Gilles de Robien est également critiqué par la FSU. Pour Michel
Zerwetz du Syndicat national des enseignements du second degré (SNES), il s'agit "d'une part de contraindre les enseignants de l'établissement à remplacer leurs collègues pour des absences de moins de deux semaines. D'autre part, le remplacement des absences supérieures à 2 semaines doit toujours être assurée par des remplaçants, mais il n'y a que 3,5% de professeurs titulaires remplaçants dans le second degré. C'est insuffisant. Dans la plupart des lycées et collèges, il n'y aura donc pas de remplacement avant plusieurs semaines, voire pas de remplacement du tout dans certaines disciplines". Il ajoute qu'avec la formule voulue par le ministère, les classes seront bondées. "Les contraintes d'emplois du temps et de locaux vont inévitablement amener à remplacer le professeur absent par un enseignant d'une autre discipline. Il ne fera donc que de la garderie". Pour Michel Zerwetz, il serait plus judicieux d'augmenter le nombre de professeurs titulaires remplaçants dans le second degré en le faisant passer de 3,5% à 7% comme dans le primaire.

Lycées professionnels saturés

Cendrine Peignon du Syndicat national unitaire des enseignants professionnels (SNUEP) soulève de son côté le manque de places dans certains lycées, mais aussi le manque d'établissements. "Nos établissements sont saturés. La demande est toujours supérieure à l'offre". Elle a également évoqué un problème "de racket organisé" à l'internat de Saint-Louis.
Éric Soret a pour sa part évoqué le problème des suppressions d'emplois et de manque de postes. "En maternelle il y a30 postes pour 1 000 élèves, ce qui est insuffisant" a-t-il dit. Il a aussi déploré le manque de psychologues et d'enseignants spécialisés pour l'encadrement des enfants en difficulté. Le syndicaliste a aussi regretté que la scolarisation des enfants de moins de 3 ans ne soit pas systématisée dans certaines écoles, notamment à Saint-André.

Inscription en hausse à l'université

En ce concerne l'enseignement supérieur, Lionel Leduc du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESUP), a annoncé que les inscriptions à l'université de La Réunion sont en hausse, avec 12 000 étudiants. En revanche, "il manque un tiers des effectifs en personnel enseignant et non enseignants", souligne-t-il. Quant à la décision du gouvernement d'encourager la recherche fondée sur le principe de l'innovation, Lionel Leduc craint que les sujets de recherche soient désormais fluctuants au détriment de la recherche fondamentale.
Concernant un éventuel transfert des enseignants de l'IUFM à l'université de La Réunion, Lionel Leduc souhaite que celui-ci se fasse dans de bonnes conditions, et pas avec "des moyens économisés et une enveloppe réduite. Il ne faudrait pas que l'IUFM se résume à un bureau de stages, sinon il perdrait sa vocation ".
Enfin, en ce qui concerne le transfert des personnels TOS, aux collectivités territoriales, les syndicats restent mobilisés et la FSU continue de refuser ce transfert.
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