Environnement

Trop de déchets à La Réunion

  • Publié le 3 novembre 2005 à 00:00

À La Réunion, le volume des déchets augmente. C'est ce qui ressort d'une rencontre professionnelle, organisée par l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (Ademe) ce mercredi 2 novembre 2005 sur le thème des déchets ménagers et des entreprises.

Les déchets ménagers et industriels sont à La Réunion une véritable plaie. Le centre de stockage de la rivière Saint-Etienne (Saint-Louis) a atteint sa saturation en 2004. Le second centre de stockage, situé à Saint-Suzanne devrait arriver au même stade en 2007. De plus, les retards dans la réalisation des infrastructures (déchetteries, stations de transfert, plateformes de compostage) destinées à éliminer les déchets se traduisent par une forte poussée de l'enfouissement. Celle-ci entraîne à son tour une saturation beaucoup plus rapide des deux centres de stockages. Par conséquent, cela provoque à court terme une insuffisance des capacités existantes de traitement et d'élimination des déchets ménagers.
Devant cette situation peu encourageante, il s'agit pour Daniel Gonthier, conseiller général, de trouver des solutions légales afin de faire face aux besoins d'ordre foncier, mais aussi financier. Gérer et traiter les déchets coûte effectivement cher. "En 2003, le coût total de la collecte et du traitement des déchets s'élevait à 70 millions d'euros, soit 170 euros la tonne et 94 euros par habitant", précise-t-il.

Un observatoire des déchets

Daniel Gonthier a rappelé que le plan de gestion des déchets ménagers a été révisé, et prévoit à l'échéance 2010 la réalisation de 58 déchetteries, 7 stations de transit, 12 plateformes de compostage, 5 centres de tri, 2 incinérateurs (l'un au nord-est et d'une capacité de 97 500 tonnes et l'autre au sud-est, d'une capacité de 150 000 tonnes) et 2 centres de stockage de déchets ultimes. L'ensemble coûtera 196 millions d'euros. Le conseiller général a aussi annoncé la création prochaine d'un observatoire des déchets, basé sur SINOE (système d 'information et d 'observation de l'environnement).

Pour une gestion collective

Claude Futhazar, du conseil régional, a indiqué qu'en 2004, le gisement de déchets industriels banals, s'élevait à 90 000 tonnes, dont 27 000 tonnes ont été valorisées. Il a souligné l'importance de développer des projets de gestion collective des déchets sur les zones d'activités, de former les chefs d 'entreprises à cette gestion, et d'inciter les entreprises à trier leurs déchets. Concernant les gisements de déchets dangereux (huile, batterie), ils s'élevaient en 2004, à 12 000 tonnes.
Michèle Pappalardo, présidente de l'Ademe, a pour sa part évoqué les trois grandes préoccupations, au niveau national, en matière de gestion et de traitement des déchets : la hausse de la production des déchets, qui est passée, ces dix dernières années de 320 à 360 kilos par an et par habitant, le coût de cette gestion, et la hausse de la pénurie des moyens d'élimination de ces déchets. L'Etat a ainsi défini des orientations pour tenter de régler le problème de l'augmentation de déchets. Celles-ci ambitionnent de limiter et de prévenir la quantité d'ordures ménagères (passer actuellement de 290 kilos par habitant et par an à 200 kilos en 2015) d'améliorer le recyclage, de sensibiliser le public, et de mieux structurer la gestion des déchets. Elle a précisé que les spécificités réunionnaises en matière de gestion de déchets seraient prises en considération lors de la rédaction du prochain contrat d'objectif en 2006.
Rappelons que, s'agissant des filières de valorisation, les papiers et cartons triés grâce à la collecte sélective, sont exportés vers des papeteries en Afrique du Sud. Le plastique et le verre sont partiellement valorisés dans l'île. La plupart de ces matériaux est exportée pour la valorisation vers l'Inde. Quant à l'acier et l'aluminium, après broyage et compactage, ils sont exportés vers les unités de valorisation d'Asie.
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