Épidémie de chikungunya

5% de la population contaminé

  • Publié le 27 janvier 2006 à 00:00

Dépêchés à La Réunion par le ministère de la santé et le ministère de l'outremer, le professeur Didier Houssin, directeur général de la Santé, et le professeur Gilles Brücker, directeur général de l'institut de veille sanitaire (INVS), ont annoncé ce jeudi 26 janvier 2006 qu'au moins 5% de la population de l'île (soit plus de 30 000 personnes) avait déjà été frappé par le chikungunya. Ils ont noté que 5 000 cas nouveaux sont recensés par semaine. Ils ont précisé que le pic épidémique maximum n'a pas encore été atteint

"Nous n'avons pas encore atteint le pic majeur" affirme en effet Didier Houssin. À ce stade, il ne peut indiquer quand arrivera la régression de la transmission vectorielle. C'est cette situation qui lui fait commenter: "l'heure n'est pas à la polémique mais à la prise de conscience de l'ampleur de l'épidémie". La priorité est la lutte contre les moustiques ou du moins "le contrôle de leur pullulation" selon l'expression de Gilles Brücker, et le développement de la recherche médicale contre la pathologie. Dans ce cadre, des spécialistes de la lutte anti-vectorielle arriveront à La Réunion début février.
L'État va également mobiliser la recherche médicale nécessaire sur les maladies insuffisamment connues ayant les moustiques pour vecteurs.
Le préfet, Laurent Cayrel, a pour sa part annoncé qu'un dispositif de surveillance des pathologies vectorielles - inactif depuis l'éradication du paludisme dans l'île il y a une trentaine d'années -, allait être réactivé en concertation avec les pays de la zone Océan Indien.
Notant que l'île n'est pas à l'abri d'autres épidémies de même type, Gilles Brücker a plaidé en faveur d'un travail de fond en matière de protection de l'environnement, de salubrité et de lutte contre les moustiques. Le préfet a déclaré qu'une opération de "grand nettoyage" de l'île allée être lancé en collaboration avec la DIREN (direction régionale de l'environnement).
D'ores et déjà l'armée a été appelée à la rescousse. Depuis le début de la semaine, elle mène des actions de démoustication chez les particuliers. Devant l'ampleur de la tâche, les équipes d'intervention vont être renforcées.
Par ailleurs, le préfet a une nouvelle fois fait appel à la responsabilité citoyenne de chacun dans la lutte contre le virus. Il a notamment souligné que l'amas de déchets en décharges sauvages est source d'un développement considérable de la ponte des moustiques.
Rappelons que l'aedes albopitcus est le seul moustique à véhiculer le chnikungunya. Malgré la multitude de symptômes répertoriés (fièvre, douleurs aux articulations, plaques rouges, ?dèmes, maux de tête...), les malades sont victimes d'une seule pathologie.

Emmeline Chatain
guest
0 Commentaires