Maître Larifou commente l'élection présidentielle aux Comores

"La victoire de la démocratie"

  • Publié le 25 avril 2006 à 00:00

Les primaires de l'élection présidentielle à Anjouan (Union des Comores) "sont la preuve que les Comores sont en train de gagner le pari de la démocratie" a estimé ce lundi 24 avril 2006 Maître Saïd Larifou, avocat franco- comorien et dirigeant du RIDJA (rassemblement pour une initiative de développement avec une jeunesse avertie). Son parti a décidé de faire alliance pour la présidentielle avec Ahmed Abdallah Sambi, vainqueur des primaires

Selon la constitution de l'Union des Comores votée en 2001, la présidence de la république est "tournante" et doit être assurée à tour de rôle par un représentant de l'une des trois îles autonomes (Grande Comore, Anjouan, Mohéli). Jusqu'à présent le poste était occupé par le Grand Comorien, Mohamed Azali "à qui les Comoriens et la communauté internationale ont imposé l'alternance démocratique" commente Saïd Larifou.
Arrivé au terme de ses 4 années de mandat, Mohamed Azali doit quitter la présidence à la fin de ce mois de mai et laisser son fauteuil a un représentant d'Anjouan. D'où l'organisation dans cette île, le 16 avril dernier, de primaires afin d'élir les trois candidats qui participeront à l'élection présidentielle le 14 mai prochain.
"La campagne s'est passée dans le plus grand calme et la plus grande sérénité sous les yeux des observateurs internationaux" souligne l'avocat franco-comorien. "La démocratie a été respectée. Chacun a fait valoir ses idées en respectant celles des autres. Nous étions tous fiers d'être Comoriens. Nous avons fait la preuve de notre maturité politique" indique-t-il en espérant que "les temps des coups de force et des exactions est derrière nous". Il y croit d'autant plus qu'en raison d'un manque de pratique "le scrutin s'étant passé dans une pagaille surréaliste, il y a eu de nombreuses irrégularités. Elles ont été notées et en accord avec la loi, la cour constitutionnelle a annulé les résultats de plusieurs bureaux de vote".

"Vote sanction"

Parmi les 13 candidats se trouvait celui du RIDJA. Il a obtenu 3,080% des voix loin derrière le grand vainqueur de la consultation, Ahmed Abdallah Sambi. Surnommé "Ayatollah" en raison de sa foi proclamée en l'islam, il a totalisé 23% des suffrages avec plus de 10 000 voix d'avance sur le candidat classé en deuxième position. Saïd Larifou et son parti ont décidé de faire alliance avec lui et appellent à voter pour lui le 14 mai.
"M. Sambi a légalement remporté les primaires. Il est l'incarnation d'un vote sanction contre la classe politique traditionnelle comorienne. Il tient un discours concret en prise avec la réalité comorienne. Cela nous a interpellé et sur la base d'une alliance sociale et démocratique, le RIDJA a décidé de lui apporter son soutien". Comme pour prévenir toute attaque, Saïd Larifou note "on a insulté Monsieur Sambi en le traitant de "barbu" et "d'intégriste". Ce sont des mensonges. Comme tous les Comoriens il pratique un islam tolérant et ouvert sur le monde".
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