Centre pénitentiaire du Port

Nouvelle colère des surveillants

  • Publié le 24 juin 2006 à 00:00

C'est de nouveau la grogne au sein du personnel du centre pénitentiaire du Port. De passage à La Réunion, Marc Allaman, directeur régional de la mission outremer de la pénitentiaire, a décidé ce mercredi 21 juin 2006 de sanctionner les surveillants qui s'étaient mis en grève les 29 et 30 mai derniers. Dans un premier temps, le directeur adjoint avait retiré ces sanctions. Les syndicats ne participeront plus à aucune réunion paritaire et n'excluent pas de durcir leur mouvement

"Soit l'Administration centrale a voulu discréditer le directeur adjoint, soit il s'agissait dès le départ de faire des fausses promesses afin de faire cesser notre mouvement. Dans les deux cas, nous avons été grugés" s'insurge Robert Moutalou, dirigeant syndical CGT. L'affaire remonte aux 29 et 30 mai derniers. À l'appel de l'intersyndicale CGT - UFAP/UNSA et FO, les surveillants de prison se mettaient en grève pour protester contre l'allongement des durées de certains services de 6 à 12 heures, le manque d'effectifs et la dégradation des conditions de travail. 44 des 155 surveillants que compte la prison du Port manifestaient devant les grilles de l'établissement.

Ce qui mettait 35 autres agents dans l'impossibilité de rejoindre leur poste de travail. Le droit de grève n'existant pas au sein de la pénitentiaire, seuls les surveillants de repos ou en congé manifestaient.
Raymond Marco, le directeur départemental de l'Administration pénitentiaire, étant absent, de La Réunion, c'est le directeur adjoint, Jean-Yves Lapinsonnière, qui menait les discussions avec les grévistes. D'emblée, il annonçait que tous les agents n'ayant pas rejoint leur poste de travail se verraient retirer un 30ème de leur salaire. Colère des grévistes qui menaçaient de bloquer les parloirs et donc les visites des familles aux prisonniers.

Nouvelles négociations. Finalement, le projet de service à 12 heures était retiré et les sanctions levées. Le travail reprenait immédiatement et Jean-Yves Lapinsonnière était même applaudi par les syndicalistes. Le retrait de l'allongement des services et la levée des sanctions étaient notifiées dans une note d'information signée par le directeur adjoint.

"Nous avons donc été très surpris mercredi lorsque Monsieur Allaman nous a annoncé que les surveillants absents de leur poste de ce travail pendant la grève seraient sanctionnés soit par 3 jours de mise à pied avec sursis soit par une retenue d'un 30ème sur leur salaire" s'insurge Serge Thomas, dirigeant syndical FO. "Nous pensions que Monsieur Allaman était venu à La Réunion en sa qualité de directeur régional pour discuter des problèmes de fond posé à la profession. Il n'en a rien était. Il est surtout venu avec une valise de sanctions" déplore Éric Ajorque, dirigeant de l'UFAP/UNSA.

En signe de protestation, l'intersyndicale a quitté la réunion de mercredi et a décidé de ne plus participer à aucune réunion paritaire et de ne plus intervenir lors des rencontres institutionnelles obligatoires. Les syndicalistes envisagent également d'engager une procédure devant le tribunal administratif et n'excluent pas de durcir leur mouvement.
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