Les seniors sur le marché du travail

Un projet "50 et plus" pour combattre les discriminations

  • Publié le 29 juin 2006 à 00:00

La Réunion compte 10 000 demandeurs d'emploi de plus de 50 ans. L'idée du projet européen "50 et plus" est de combattre les discriminations et de réduire les inégalités dont ils font l'objet dans le monde du travail . Des seniors pas toujours bien acceptés sur le marché de l'emploi comme le montrent deux études de l'ODR.

En France, l'emploi des seniors représente 37, 3%. Un chiffre bien dérisoire face aux taux affichés par les autres pays européens : la Suède (69,1%), le Danemark (60,3%), le Royaume-Uni (56,2%), la Finlande (50,9%) ou encore l'Espagne (41,3%).
Pourtant, la France s'était engagée lors du conseil européen de Stockholm à atteindre l'objectif de 50% des 55-64 ans en activité à l'horizon 2010.
Elle est aujourd'hui sur la bonne voie. En effet, au travers de la Réunion, elle fait partie d'un projet Equal baptisé "50 et Plus", porté par AMF (Accompagnement et Management de la Formation) et le CNASEA (Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles) et soutenu par l'Europe, la Direction départementale du Travail.

Réinsertion

Les autres partenaires sont l'ANPE, l'ODR et la chambre de métiers et de l'artisanat de la Réunion. Rassemblant cinq pays (la France au travers de la Réunion, l'Irlande, les Pays-Bas, la République Tchèque et la Suède), ce projet Equal s'interroge sur la problématique de la réinsertion ou du maintien dans l'emploi des publics seniors ayant une expérience et un parcours significatifs. L'étude de cette problématique a été confiée à l'ODR qui a pris trois angles de vue différents : celui des demandeurs d'emploi seniors, celui des employeurs et recruteurs et l'angle de vue des séniors dans leur emploi. Ce sont les résultats des deux premières études qui ont été rendues publiques le mercredi 28 juin 2006 à la chambre de métiers de Saint-Denis.

Expérience

Ces deux études ont mis en évidence des comportements discriminants liés à l'âge des demandeurs d'emploi. L'expérience des séniors est souvent perçue comme un inconvénient par des employeurs car elle ne prend sens et valeur qu'au sein même de leur entreprise. De même, la motivation est perçue comme déficiente par les recruteurs.
La troisième étude mettra en avant "les facteurs de fragilisation des seniors en emploi". Elle sera publiée en fin d'année.
Giraud Payet, le président de la chambre consulaire de Champ-Fleuri n'est pas peu fier d'accompagner ce projet "parce que la vie professionnelle ne s'arrête pas à cinquante ans, que l'expérience des aînés est primordiale pour notre jeunesse et que l'économie réunionnaise ne peut se permettre de faire l'impasse sur un réservoir d'expertises représenté par les séniors".

Communication

Pour Giraud Payet, c'est un enjeu de société. "Outre le fait que les seniors représentent une véritable richesse humaine, sociale et économique, ils demeurent des actifs à part entière, susceptibles de s'insérer sur le marché du travail". Pour François Haquin, de la société AMF, il s'agit aussi de réduire les inégalités dans la sphère du travail et de l'emploi pour une meilleure cohésion sociale.
Au terme des études de l'ODR, un accompagnement des seniors en quête de travail va être mis en place ainsi qu'une vaste campagne de communication.
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