Océan Indien

Mohamed Bacar demande sa libération

  • Publié le 15 avril 2008 à 00:00

Ce mardi 15 avril 2008, Mohamed Bacar, le président déchu d'Anjouan (Comores) et sa garde rapprochée ont été entendus, depuis leurs cellules du Port et de Saint-Pierre via un système de visio-conférence, par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Saint-Denis. Celle-ci devait se prononcer sur leur demande de remise en liberté.

Suite à la " demande d'arrestation provisoire " émise par le gouvernement comorien à l'encontre du de l'ex-président d'Anjouan et de ses hommes, intervenue le 4 avril dernier et ayant débouché sur leur mise en détention, les avocates des 23 fuyards ont fait appel. Pour Maître Marie Biot, qui défend personnellement le colonel Bacar, cette procédure d'arrestation provisoire est tout bonnement " scandaleuse ". " On ne sait même pas de qui la demande émane ", s'agace l'avocate . La jeune femme fustige également " le simulacre d'audience " qui a eu lieu ce mardi après-midi. Selon elle, la procédure de la visio-conférence " n'a absolument ni queue ni tête ". La cour, qui devait se prononcer à l'issue de cette journée, a finalement mis sa décision en délibéré jusqu'à vendredi 18 avril.
Rappelons que le colonel Bacar et ses 22 hommes sont arrivés en bateau à Mayotte le 26 mars 2008. Ils venaient de s'enfuir Anjouan à la suite du débarquement des troupes de l'armée comorienne et de l'union africaine venues le déloger de la présidence.

Imbroglio judiciaire

Son arrivée sur l'île aux parfums avaient provoqué de graves émeutes. Des ressortissants anjouanais résidant illégalement à Mayotte s'en étaient pris aux Blancs reprochant à la France de soutenir le colonel Bacar. À noter que lo'État français avait apporté un soutien logistique au débarquement des troupes militaires à Anjouan. Ce sont en effet, des avions de l'armée français qui ont transporté les militaires de l'union africaine jusqu'aux Comores.
Pour calmer la tension, le colonel Bacar et ses hommes avaient été conduits à La Réunion le 27 mars à bord d'un Transall de l'armée de l'air. Mis en examen pour entrée illégale et en armes sur le territoire français (Mayotte en l'occurrence), ils avaient été immédiatement placés en garde-à-vue. Deux jours plus tard, le tribunal correctionnel annulait toutes les poursuites à leur encontre pour vice de forme dans la procédure. Les Anjouanais étaient remis en liberté et tout de suite assignés à résidence par le préfet à la base aérienne miliaire de Gillot. Le représentant de l'État leur signifiait également leur reconduite à la frontière. Le président déchu et ses 22 proches demandent le statut de réfugiés politiques.

Coup de théâtre

Nouvel épisode le mercredi 2 avril devant le tribunal administratif. Le préfet abroge son arrêté d'expulsion vers les Comores et le transforme en reconduite à la frontière vers tout pays qui accepterait de recevoir les 23 Anjouanais. La juridiction administrative refusera ensuite leur demande d'autorisation temporaire de séjour sur le sol français. Des manifestations anti Bacar réunissent quelques dizaines de membres de la communauté comorienne à chaque procès du président déchu.
Un coup de théâtre a lieu le vendredi 4 avril, Mohamed Bacar et 21 de ses hommes sont placés en détention provisoire. C'est la conséquence de la demande de l'union des Comores, de placer les Anjouanais en fuite en arrestation provisoire en vue d'une éventuelle extradition vers la République comorienne. Le dossier se corse donc d'un nouvelle complication D'une part, il n'existe pas d'accord d'extradition entre la France et les Comores. D'autre part, le droit français interdit d'extrader le ressortissant d'un pays où est la peine est en vigueur, ce qui est le cas en république comorienne.
La demande d'extradition est toujours à l'instruction au même titre que celle de Mohamed Bacar et des siens sur l'asile politique.
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