Mise aux normes des stations d'épuration

Les maires PCR snobent le juge

  • Publié le 4 juin 2008 à 00:00

Après Huguette Bello (maire de Saint-Paul) mardi 3 juin 2008, c'est au tour de Maurice Gironcel (Sainte-Suzanne) de ne pas avoir répondu à la convocation du juge Niel ce mercredi 4. Jean-Yves Langenier, (Le Port), attendu vendredi 6, a également fait savoir qu'il ne se rendrait pas au tribunal de Champ-Fleuri. Pour l'heure, seules les communes de Sainte-Rose, Saint-Benoît et Sainte-Marie ont été mises en examen pour pollution et utilisation de sations d'épuration non conformes aux normes européennes.

Accusés, au nom de leur commune, de ne pas respecter les normes européennes en matière d'assainissement, les maires de Saint-Paul, Sainte-Suzanne et du Port dénoncent la procédure judiciaire dont ils font l'objet et, pour manifester leur mécontentement, choisissent de ne pas rencontrer le juge d'instruction en charge du dossier. " Nous protestons contre la méthode, explique Maurice Gironcel pour justifier son absence. Le ministère de l'écologie a reconnu au 31 décembre 2006 que la moitié des 36 000 communes de France n'était pas aux normes, dont Paris, Lyon et Marseille. Pourquoi monter du doigt huit communes réunionnaises alors que beaucoup d'autres, et bien plus importantes, sont également très en retard ? ". Sainte-Suzanne a été une des premières communes à construire une station d'épuration aux normes françaises. D'après Maurice Gironcel, l'environnement est bel bien une priorité, au même rang que le logement ou l'emploi, mais l'adaptation aux normes européennes est longue, technique et surtout très coûteuse, d'autant que l'aide de l'Etat dans ce domaine est subitement passée de 80 à 30 %. Le représentant de Sainte-Suzanne affirme ne pas être resté les bras ballants devant les difficultés.

L'environnement reste une priorité

" Nous n'avons pas attendu que notre station arrive à saturation et dès 2000, nous avons commencé à travailler sur le dossier. J'ai d'ailleurs fait remettre au juge un document qui reprend l'historique des différentes mesures mises en place poursuit le maire de Sainte-Suzanne. ". Le maire communiste déplore par ailleurs que les accusations de la BNOI portent sur une période (2003-2005) où la commune n'était plus en charge de la politique d'assainissement : " La CINOR a repris le dossier dès février 2003 puisque, comme Saint-Denis et Sainte-Marie, Sainte-Suzanne a transmis ses compétences en la matière à cet établissement. ". Avec Jean-Yves Langenier et Huguette Bello, Maurice Gironcel entend donc ne pas céder à l'Etat et continuer à protester contre cette procédure " d'exception " et " inappropriée " dont la victime risque d'être le contribuable : " Si la commune est condamnée, ce sont hélas les usagers qui paieront l'amende ". Reste à attendre désormais la réaction du juge face à cette fronde des élus communistes. Si un témoin refuse de comparaître, il peut, sur réquisition du procureur de la république, le contraindre par la force publique.
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