Bâtiment et travaux publics

Alerte orange

  • Publié le 8 septembre 2008 à 00:00

Selon la Fédération réunionnaise du BTP (Bâtiment et travaux publics), la filière est menacée. De grands chantiers de travaux publics aboutissent sans que d'autres ne soient planifiés à leur suite. Dans le même temps, la future loi-programme pour l'outre-mer et la réforme de la loi de finances font planer une ombre inquiétante sur l'avenir du BTP. D'ici deux ans, près de 10 000 emplois risquent de disparaître, notamment au sein des TPE/PME (très petites entreprises, petites et moyennes entreprises).

Route des Tamarins, basculement des eaux, boulevard sud, déviation de Grand Bois... autant d'importants chantiers qui ont maintenu l'activité travaux publics à son plus haut niveau ces dernières années et qui finissent les uns après les autres. Avec eux, les contrats de chantier expirent et la perte en chiffre d'affaires est importante, surtout pour les petites entreprises sous-traitantes. Mais la fin de ces opérations d'envergure n'est pas le seul problème rencontré par le secteur. En effet, s'ajoutent à cela la hausse du coût des matériaux et des taux d'intérêt, la mise en attente de nombreux permis de construire, faute de stations d'épuration aux normes et l'abandon de grands projets comme le Pôle Océan ou le Zénith à la suite des dernières élections.
Par ailleurs, les futurs travaux au programme, comme la nouvelle route du littoral ou le tram train tardent à se mettre en place et, s'ils sont effectivement lancés, ne débuteront pas, au mieux, avant la mi-2010. L'ensemble du secteur exprime ses inquiétudes à ce sujet depuis plusieurs semaines. Pour la FRBTP, si rien ne bouge, près de 10 000 emplois sont menacés.

Les PME/TPE en danger

Dans une conférence de presse organisée ce lundi 8 septembre 2008, la Fédération a mis également en garde contre le changement des règles de la défiscalisation instaurée par la future loi-programme pour l'outre-mer ainsi que par la réforme de la loi de finances. "Le dispositif qui est en train de se mettre en place dans le cadre de la nouvelle loi-programme va conduire à un arrêt brutal de la construction du logement intermédiaire. Il faut absolument que les textes soient changés et qu'ils permettent de construire les logements dont La Réunion a besoin aujourd'hui" souligne Jean-Marie Le Bourvellec, président de la FRBTP.
Si le gouvernement persiste à mettre en place des lois ne correspondant pas aux réalités locales, la FRBTP craint la fuite des investisseurs, soit un manque à gagner estimé à plus d'un milliard d'euros pour l'économie locale. Les principales victimes de ce lent déclin de l'activité sont bien sûr les petites entreprises. Sur une cinquantaine de structures interrogées par la FRBTP, un tiers envisagent de licencier avant la fin de l'année. Pour beaucoup, le chiffre d'affaires 2008 est moitié moins important que l'an dernier à la même période.

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