Grève à l'université

Rupture avec le ministère

  • Publié le 3 février 2009 à 00:00

Réforme des universités, changement du statut des enseignants, récupération de postes... Des futurs textes de loi inquiètent et fâchent les personnels des universités. Un mouvement de grève national est lancé depuis le 2 février 2009. A La Réunion, l'université aurait cessé de transmettre les dossiers relatifs au fonctionnement au ministère. Par ailleurs, il semblerait que la politique du président de l'université de La Réunion, Mohamed Rochdi, fait des mécontents.

Rien ne va plus entre le ministère de l'enseignement supérieur et les universités. Réforme des universités, réforme de l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres)... que de sujets qui préoccupent le personnel à l'échelle nationale. Le 2 février 2009, un mouvement de contestation de la politique universitaire du gouvernement a été lancé par la coordination nationale des universités.
Alors que 80 % des universités en métropole ont entamé une grève des cours, une assemblée générale (AG) du personnel de l'université de La Réunion a voté hier la grève administrative. Dès aujourd'hui, le personnel aurait cessé de transmettre au ministère les dossiers relatifs au fonctionnement de l'université.

Dans le cadre de la diminution des effectifs de fonctionnaires, le gouvernement, en marge de l'arrêt de création de postes, en récupère pour les réaffecter. Lors du conseil d'administration (CA) de l'université le jeudi 29 janvier 2009, le président Mohamed Rochdi a obtenu de sa majorité le vote d'une motion pour la restitution au ministère de cinq postes. Le président de l'université créée ainsi " un précédent extrêmement fâcheux " commente un enseignant sous couvert d'anonymat, l'université de La Réunion étant déjà la moins dotée en postes sur tout le territoire national.

Par ailleurs, ce CA a également exprimé son inquiétude face aux textes en préparation sur le statut des enseignants et la "mastérisation" des concours d'enseignants. En effet, il fallait jusqu'à présent un niveau bac + 3 pour passer le concours permettant de devenir enseignant, ce ne devrait plus être le cas prochainement. Cette inquiétude représente une contradiction totale de la part de Mohamed Rochdi selon l'enseignant interrogé. Quelques mois après son élection, suite à une crise ayant poussé son prédécesseur Serge Svizerro vers la sortie, le président de l'université fait déjà des mécontents.

De son côté, l'administration, interrogée par le biais de Patricia Bodzen du service communication, a indiqué que le nombre de grévistes n'était pas encore recensé et que les services fonctionnaient normalement.

Une autre assemblée générale du personnel est prévue le 9 février pour " arrêter les démarches appropriées pour faire changer l'orientation du ministère ".
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