Femmes et politique

Loin de la parité qualitative

  • Publié le 10 mars 2009 à 15:31

L'association l'Atelier de Sainte-Marie a publié à l'occasion de la Journée de la Femme, une étude sur la représentativité des femmes dans les sièges d'élus politiques. La parité au niveau quantitatif, devenue obligatoire en 2000, est respectée dans les communes réunionnaises. En revanche, quand on y regarde de plus près, il s'avère que les femmes sont souvent cantonnées à des responsabilités traditionnellement associées à la féminité.

La loi du 6 juin 2000 instaure l'obligation de parité parmi les élus politiques. Comme on pouvait s'en douter, une loi ne suffit pas pour faire évoluer les m?urs. Si les équipes municipales sont composées à La Réunion de près de 50% de femmes, ces dernières sont sous-représentées dans les fonctions de maire (deux sur 24, Huguette Bello à Saint-Paul et Yolande Pausé à Sainte-Suzanne) et de premier-adjoint (20% d'entre eux).

"Dans le cadre de notre réflexion, nous nous sommes attachés à recueillir et lister les délégations principales des adjoints aux maires et observer la répartition homme-femme correspondante, explique l'Atelier de Sainte-Marie. De ce listing ressortent déjà des domaines de compétences spécifiques au sexe de l'élu tel que la délégation à "l'action sociale" qui comprend 14 femmes pour un seul homme sur le territoire réunionnais. Nous avons effectué des recoupements pour faciliter la lecture de ces données. Ainsi, nous avons obtenu trois lots de familles de compétences. D'abord, les compétences à fortes responsabilités qui vont structurer la ville et organiser ces dépenses : elles sont majoritairement réservées aux hommes. On y trouve l'urbanisme, l'aménagement, les travaux, l'économie-finance, l'environnement et le développement durable. Viennent ensuite les compétences spécifiques à la "féminité": éducation enfance jeunesse, sociale solidarité famille. Enfin, il existe des compétences spécifiques aux hommes où il faut avoir de la poigne et autorité : personnel, sécurité et agriculture".

"Il y a donc une parité quantitative mais non qualitative, conclut l'Atelier de Sainte-Marie. Loi ne peut pas aller vers du qualitatif. Ce serait un non-sens. Ce sont les mentalités qui doivent évoluer. Les femmes doivent s'imposer comme représentantes et véritables élus au lieu d'être cantonné à des postes spécifiques. Par ailleurs, bizarrement, les villes dites "progressistes" sont de véritables "caricatures" du clivage existant. De même, notons que certaines femmes revendiquent leurs facilités sur certains domaines et renforcent cette vision biaisée et archaïque".

Quant aux intercommunalités, enfin, "les femmes y sont rares puisqu'elles représentent à peine 15 % des élus (président et vice-président) qui y siègent. Notons que la CIREST et la CIVIS ne comprennent aucune femme contre une à la CINOR et 2 à la CCSUD par exemple", précise l'Atelier Marie.
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