Le Premier ministre, François Fillon, est attendu de pied ferme par les terrassiers et les transporteurs pour sa visite prévue les 9 et 10 juillet prochains. Ils ont même prévu de "mobiliser tous les moyens matériels" pour accueillir le représentant de l'Etat. Ils souhaitent le rencontrer pour évoquer la question des critères d'attribution des marchés publics. Si aucune "entrave" n'est pour l'instant prévue, les représentants syndicaux ne cachent qu'un blocage total pourra être mis en place si François Fillon refuse de les écouter.
Cause de ce mouvement de colère, les professionnels estiment que les collectivités locales ne jouent pas le jeu dans l'attribution des marchés publics. "Ce sont les grosses entreprises comme la GTOI qui remportent les marchés publics", souligne Johny Arnachellum, représentant des terrassiers. "Et les petites entreprises se battent pour les miettes. Du coup, nous nous retrouvons en très grande difficulté", ajoute t-il. Selon lui, le problème réside dans "les critères d'attribution des marchés publics". Outre des marchés systématiquement attribués aux grosses entreprises, il pointe du doigt le manque de lots pour les entreprises de taille plus modeste.Ce constat établi, les transporteurs et les terrassiers ont donc demandé à rencontrer le Premier ministre afin qu'il "joue un rôle de fédérateur" avec les collectivités locales. Il sera question de la commande publique mais aussi des promesses de l'Etat concernant l'application du plan Co.Rail à La Réunion. Yves Jégo, l'ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, avait confirmé que ce dispositif serait appliqué à La Réunion lors de sa visite le lundi 18 mai dernier. Les professionnels souhaitent donc sensibiliser le Premier ministre sur cette question. Ils lui demanderont également de ne pas transposer le dispositif Antillais mais de l'adapter aux spécificités réunionnaises.
C'est donc dans ce climat mêlant colère et détresse que les transporteurs et les terrassiers accueilleront François Fillon. Un accueil qui "mobilisera tous les moyens matériels". Pas question de blocage pour l'instant. "Nous agirons en fonction de la réaction du Premier ministre", prévient Johny Arnachellum.
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