Grève au Pôle Emploi Réunion Mayotte

La mobilisation continue

  • Publié le 3 novembre 2009 à 16:24

Les grévistes du Pôle Emploi Réunion Mayotte ont décidé de se rassembler devant le site de Plateau Caillou, ce mardi 3 novembre 2009, suite aux premières négociations qui se sont tenues ce lundi 02 novembre avec la direction régionale. Pour l'heure, les négociations sont suspendues du fait que le directeur régional, Jean-Luc Minatchy, a quitté l'île ce mardi 03 novembre pour rejoindre Mayotte, dont il ne sera pas de retour avant jeudi soir. La prochaine réunion de négociation est prévue pour ce vendredi 6 novembre.

"L'intersyndicale aurait souhaité continuer les négociations dès aujourd'hui mais il semble que les agents du Pôle Emploi de la Réunion ainsi que leurs usagers ne constituent pas la priorité du directeur régional", s'insurge Jérôme Payet, porte-parole de l'intersyndicale, qui réunit huit organisations : FO, CFDT, CGTR, SNAP (syndicat interne au pôle emploi issu de l'ANPE), SNU-FSU, UNSA et CFE-CGC. Une accusation que la direction réfute : "M. Jean-Luc Minatchy est parti à Mayotte pour honorer d'importants rendez-vous prévus de longue date, relatifs à l'avenir du Pôle Emploi Mayotte. Ses rendez-vous avec le préfet, des élus locaux ainsi qu'une délégation parisienne venue spécialement ne pouvaient décemment pas être annulés au dernier moment", explique Didier Clergeau, le directeur adjoint du Pôle emploi Réunion Mayotte.

Les grévistes sont ressortis déçus de leur première réunion de négociation, ce lundi 2 novembre, entre la direction régionale et une délégation de six syndicalistes. "La direction régionale nous a fait venir pour nous dire qu'il fallait attendre les réponses de la direction générale à nos revendications. Elle se défosse complètement", déclare Jérôme Payet. La direction dénonce cette analyse. Nous avons fait des propositions. Simplement, concernant leur demande de recrutements immédiats de personnel, nous ne pouvons prendre aucune décision sans connaître le budget qui nous sera alloué par la direction générale", répond Didier Clergeau. En revanche, les contrats aidés en cours pourraient être insérés sur des postes s'il y en a de disponibles et si les salariés répondent aux critères de compétences professionnelles précise-t-il.l.

Pour ce qui est de la mise en place de sites unifiés prévue d'ici à 2012, la direction affirme s'être fermement engagée à accélérer les recherches tout en insistant sur les difficultés de trouver des locaux adaptés aux besoins. L'intersyndicale, de son côté, refuse catégoriquement les sites mixtes dans lesquels les agents travaillent actuellement. Il va pourtant leur falloir attendre avant la mise en place des 16 sites uniques prévus (un par commune). Pour améliorer les conditions de travail et d'accueil critiquées par les salariés, la direction s'est alors engagée à faire un examen de chacun des 29 sites existants, afin d'apporter des solutions à court terme. " On ne peut pas rester dans cette situation pendant 2 ans", reconnaît Didier Clergeau.

Autre point de revendication abordé, l'égalité de salaire. Les agents de l'ANPE et de l'ASSEDIC avaient deux statuts bien distincts. Les premiers relevaient du public tandis que les second dépendaient du privé. A la demande des grévistes, la direction s'est engagée à leur fournir des éléments de comparaison afin de parvenir à un accord égalitaire.

La question de la formation des agents à leur nouveau métier ainsi que celle des problèmes de dépression constatés chez de nombreux salariés par les syndicats n'ont pas pu être discuté ce lundi, faute de temps.

Un groupe de gréviste s'est rendu à l'aéroport de Gillot, ce mardi matin, afin de réserver un " comité d'au revoir " au directeur régional, Jean-Luc Minatchy, sur le départ pour Mayotte. "Pendant que le Pôle Emploi est en panne, la direction s'envoie en l'air ", pouvait-on lire sur les banderoles.

Les salariés grévistes sont actuellement réunis en assemblée générale dans les anciens locaux des ASSEDIC du Port. Ils préparent leurs prochaines actions pour les jours à venir.

A l'origine de ce mouvement de contestation, l'organisation difficile, depuis le début de l'année, de la fusion de l'ANPE et de l'ASSEDIC en un "Pôle Emploi" unifié.

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