Journée internationale de l'élimination des violences faites aux femmes

Les femmes s'exposent

  • Publié le 25 novembre 2009 à 15:05

La sculpture "Femme, mutilation", réalisée par Florence Lafleur a été inaugurée dans la nouvelle roseraie du Jardin de l'Etat (Saint-Denis) ce mercredi 25 novembre 2009 à l'occasion de la Journée internationale de l'élimination des violences faites aux femmes. Cette sculpture a été réalisée et primée dans le cadre du Prix Célimène, qui a pour objet d'encourager l'expression des femmes artistes amateurs depuis 2005. Le second prix attribué au poème d'Agnès Farrugia "Aux dernières nouvelles" trône également sur le socle de la statue, au milieu de la roseraie spécialement aménagée pour l'occasion.

La sculpture actuellement sculptée dans une résine à laquelle sera substitué un bronze définitif en début d'année 2010.

Cette journée internationale de l'élimination des violences faites aux femmes et des violences intra-familiales, décrétée comme telle par l'ONU en 1999, a dix ans jour pour jour.

Cette date a une histoire. Le 25 novembre 1960, les s?urs Mirabal, militantes dominicaines, furent brutalement assassinées sur les ordres du dictateur et chef de l'État, Rafael Trujillo. Participant activement aux actions politiques menées contre le régime en place et incarcérées à plusieurs reprises, elles devinrent rapidement des symboles de résistance à la dictature du régime.

A La Réunion, le taux de violence exercée contre les femmes est bien supérieur à la moyenne nationale. Deux fois plus de femmes meurent des suites de coups et blessures sur l'île. Entre 2006 et 2009, plus d'une dizaine de femmes ont péri sous les coups de leurs conjoints, de même que certains enfants du couple.

Entre janvier et octobre 2009, le numéro de téléphone de veille sociale de la Région (qui mutualise trois numéros d'écoute) a comptabilisé 6296 appels de femmes et enfants en détresse contre 8590 en 2008 et environ 70 appels d'hommes qui battent leur femme (en 2008, ces appels étaient trop rares pour être comptabilisés). Parmi les 6296 appels, 1870 concernaient des violences faites aux femmes, 3825 des situations d'exclusions et 597 des enfants en danger. Et dans 50% des cas, les femmes ou enfants nécessitaient une solution d'hébergement d'urgence.

Or, cette demande d'hébergement d'urgence est largement supérieure au nombre de places disponibles sur l'île. Pour l'heure, il existe trois centres d'hébergement d'urgence (au Nord, Sud et Est) qui cumule 66 places. Une quatrième structure est en passe d'ouvrir au mois de décembre permettrant de passer à 86 places. En cas d'urgence avérée, une convention autorise toutefois un hébergement hôtelier.

Ce samedi 28 novembre une " marche blanche lumineuse " sera organisée en l'honneur de ses femmes violentées, "pour qu'elles sortent de l'obscurité".

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