Suppression de la filière "Sciences de l'éducation"

Les étudiants éducateurs en colère

  • Publié le 3 décembre 2009 à 15:00

Le collectif des étudiants en "Sciences de l'éducation" a convoqué la presse ce jeudi 3 décembre 2009 pour défendre leur filière en danger. Le master en "Sciences de l'Education" devrait disparaître le 31 décembre 2009 au profit d'une licence en "Sciences humaines et sociales". Un diplôme "cocotier" pour les principaux intéressés qui regrettent la disparition de leur formation installée depuis 17 ans.

Suite à une mission d'évaluation ministérielle (AERES) le président de l'Université, Mohamed Rochdi, a annoncé le 24 novembre dernier sa décision de soutenir le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, dans sa volonté de mettre un terme à plusieurs masters mal notés dont celui des "Sciences de l'éducation". Ce dernier disparaîtra avec la suppression de son laboratoire d'appui, le CIRCI (Centre Interdisciplinaire de Recherche sur la Construction Identitaire).

En remplacement de cette filière, une licence en "sciences humaines et sociales" devrait voir le jour. Une décision que les étudiants jugent contradictoire. "Ce rapport a pour but de professionnaliser les filières contrôlées. Détruire l'existant et créer une nouvelle formation qui n'aura aucune renommé avant longtemps et dont les débouchés sont flous n'a pas de sens", déclare Jérôme Paüs, étudiant en licence 3 des sciences de l'éducation.

Ce rapport donné au président de l'Université et au ministère de l'Education nationale en janvier 2009 pose de nombreuses questions sur le fonctionnement de ce master. Depuis qu'il est entre les mains des hautes autorités, un travail de réflexion quant aux évolutions possibles devait être engagé jusqu'en janvier 2010. "Rien n'a été fait. Aucun travail n'a été entrepris entre les enseignants et Mohamed Rochdi" affirme Jérôme Paüs. Des lettres de professeurs de l'ensemble du département envoyées au Président de l'université seraient également restées lettres mortes selon cet étudiant, travailleur social en parallèle de ses études.

Parce qu'ils payent leur formation, les 400 étudiants en "Sciences de l'éducation" estiment être en droit de prendre part à la réflexion sur l'avenir de leur master. Ils revendiquent le maintien de CIRCI, le maintien de toute la filière d'enseignement des Sciences de l'Education et une évaluation de deux ans, jusqu'en 2012, de la filière par la mission d'évaluation ministérielle (AERES) sur la base d'un cahier des charges préétabli "afin d'éviter toute polémique en fin de parcours".

La filière des "Sciences de l'éducation" forme à l'enseignement, à l'animation, au domaine du social et du médico-social ainsi qu'à la formation aux adultes. La nouvelle filière de "Sciences humaines et sociales" apparaît "restrictives" aux yeux du collectif d'étudiants. " Cette formation prépare aux métiers de l'enseignement mais cela ne touchera plus aux méters de l'éducation " explique Jérôme Paüs.

Avec un C, la licence de "créole" a été aussi mal notée que la filière en danger. Elle sera néanmoins sauvée, à la plus grande joie de ses six étudiants inscrits.

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