"Les éleveurs sont étranglés par l'importation de viandes argentine, mozambicaine, sud-africaine ou encore australienne", s'insurge Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER (Confédération Générale des Planteurs et Eleveurs de La Réunion) et de la Chambre d'agriculture, ce lundi 4 janvier 2010. Plus de 50 éleveurs étaient présents pour soutenir leur porte-parole lors de sa conférence de presse.
"La Réunion importe une quantité déraisonnable de viande bovine au détriment de sa propre économie", affirme Jean-Yves Minatchy. Pourtant l'article 299 du traité d'Amsterdam recommande de tenir compte des spécificités des DOM-TOM en matière de politiques commerciales, notamment dans le domaine de l'agriculture. Selon Jean-Yves Minatchy, il s'agit de "prioriser le produit local pour la consommation locale".Les professionnels de la filière se révoltent également contre la différence entre le prix de vente imposé aux éleveurs et le prix d'achat que l'on retrouve dans les grandes surfaces. Alors que les éleveurs perçoivent 5 euros par kilo, la viande bovine passe à 20 euros le kilo en supermarché. Pour tenter de réduite ce fossé, le président de la Chambre d'agriculture a demandé à être reçu par la direction de deux groupes possédant des grandes surfaces : François Caillé (Champion) et Pascal Thiaw Khin (Leclerc).
Les professionnels de la filière bovine craignent enfin pour la sécurité alimentaire des consommateurs. "Une sécurité qui n'est pas nécessairement garantie par les viandes importées de pays en voie de développement, qui ne sont pas soumis aux normes européennes comme le sont les viandes réunionnaises" note Jean-Yves Minatchy.
Le président de la Chambre d'agriculture a interpellé Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer, par écrit sur l'ensemble de ces questions "dont l'urgence devient criante." En juillet dernier déjà, le président de la chambre d'agriculture alertait des dangers encourus par les éleveurs.
La filière bovine représente 1.930 éleveurs qui emploient 800 personnes. Ils sont donc 2.730 Réunionnais à s'occuper des 31.000 bêtes de l'île.
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