Social - action des ex-salariés de l'ARAST

Demande d'audience au Président de la République

  • Publié le 14 janvier 2010 à 13:10

Les anciens salariés de l'ARAST (association régionale d'accompagnement social territorialisé) occupent toujours le conseil général ce jeudi 14 janvier 2010. Huit d'entre eux et un syndicaliste sont toujours en grève de la faim pour obtenir le paiement des indemnités de licenciement. L'annonce par l'AGS (association pour la gestion du régime d'assurance des créances des salariés) du versement de l'équivalent d'un mois de préavis aux ex-employés n'ayant pas signé de CRP (convention de reconversion professionnelle) n'a pas du tout satisfait les travailleurs sociaux. Ils vont être une nouvelle fois reçus en préfecture ce jeudi après-midi. Par ailleurs, ils vont demander audience au Président de la République.

" Nous allons demander au préfet de nous apporter des précisions sur le versement de l'équivalent du mois de préavis " déclare Paul Junot, dirigeant de la CFTC et gréviste de la faim. " Pourquoi cette somme ne sera pas versée aux personnes qui ont signé une CRP, est-elle acquise ou devra-t-elle être remboursée par les salariés qui seront intégrés au conseil général, quand sera-t-elle versée ? Ce sont toutes ces précisions que nous allons demander au préfet " énumère le syndicaliste.

Quant à savoir pourquoi ces questions ne sont pas directement posées à l'AGS, Paul Junot explique : " c'est la préfecture qui a annoncé le versement de l'équivalent d'un mois de préavis. L'AGS ne nous a rien dit sur le sujet jusqu'à présent ". Outre la demande d'audience à Nicolas Sarkozy, les ex-salariés vont également faire circuler au sein de la population, une pétition demandant au Président de la République d'intervenir pour préserver l'emploi. " Nous misons sur 10 000 signatures " indique Paul Junot.

Ce jeudi encore, les travailleurs sociaux rassemblés au Département continuaient de remplir les dossiers de recours devant les prud'hommes. Ils demandent leur intégration au conseil général. L'assemblée plénière du Département avait voté le 16 décembre dernier la création de 1 020 postes d'adjoints administratifs (grade de la fonction publique territoriale correspondant au poste d'aide à domicile) en contrat à durée déterminée de 6 mois. Le temps de mettre place un GIP (groupement d'intérêts publics) qui coordonnerait ensuite toutes les structures ?uvrant dans le domaine de l'aide à domicile. Les ex-salariés de l'ARAST bénéficiaires du CDD de 6 mois seraient ensuite intégrés dans ces structures. " On nous a bien dit tout cela, mais à ce jour nous n'avons aucun éclairage, ni aucune indication, nous ne savons pas qui va être embauché ou pas. C'est pour cette raison que nous engageons ces recours devant les prud'hommes " remarque Paul Junot.

" Il y a bien 1 020 postes d'adjoints administratifs en CDD de 6 mois qui ont été créés. Ces postes sont disponibles. 522 anciens salariés ont d'ailleurs déjà déposé un dossier. 161 d'entre eux étaient complets. Sur ce nombre, 55 CDD ont déjà été signés et les autres dossiers sont en cours de traitement " indique Christian Leuck, directeur de la communication au conseil général. Il précise que les 522 salariés ayant déposé un dossier ne sont pas les mêmes que ceux ayant signé une CRP. " De fait, il y a plus de postes que de candidats, puisqu'il y a 1 020 CDD pour 522 candidatures potentielles " remarque-t-il. " Nassimah Dindar a bien tenu ses engagements. Elle a promis que tous les ex employés de l'ARAST affectés à l'aide domicile seraient repris. Les postes en question sont disponibles ".

Concernant l'aide d'urgence de 1 000 euros par mois - pendant 3 mois - pour les travailleurs sociaux qui percevaient moins de 2 500 euros mensuellement, " elle est bien sûr toujours d'actualité. Mais encore faut-il que la commission permanente puisse se réunir pour débloquer l'enveloppe d'environ 1 million d'euros nécessaire à la mise en place de ce fonds d'aide " déclare Christian Leuck. " La commission permanente ne peut se réunir puisque le conseil général est occupé " dit-il encore.

Les travailleurs sociaux ont fait savoir qu'ils étaient prêts à libérer les lieux pour permettre la tenue de la réunion de la commission permanente. Le conseil général pour sa par a fait constater par huissier, ce mercredi, " l'occupation illégale des lieux ". "Le conseil général", insiste Christian Leuck, "n'est ni un hôtel, ni un camping. Les conditions d'hygiène et de sécurité ne peuvent être garanties et le Département ne veut surtout pas être tenu pour responsable d'un quelconque incident " souligne le directeur de la communication. Il précise toutefois que " pour le moment, une expulsion (des travailleurs sociaux - ndlr) n'est pas envisagée ".

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