Saint-Pierre - Marie-Thérèse Payet en grève de la faim

En guerre contre le groupe TAK

  • Publié le 26 avril 2010 à 14:20

Marie-Thérèse Payet, Pdg de la société MT2 Intérim, est en grève de la faim depuis ce samedi 24 avril 2010 devant l'Hyper U de Saint-Pierre. Son motif, un de ses clients, le groupe Thien-Ah-Koon (TAK) qui gère plusieurs grandes surfaces dans l'île, ne respecte pas son contrat en refusant de régler ses créances. Après 3 ans de combats en vain, elle a choisi "la solution extrême", la grève de la faim.

MT2 Intérim et le groupe Thien-Ah-Koon travaillent ensemble depuis près de 5 ans. Marie-Thérèse Payet fournit aux grandes surfaces du personnel par l'intermédiaire de plusieurs entreprises, MT2 services, MT2 fruits et légumes ou encore MT2 propreté, soit environ 130 salariés. Pendant près de 2 ans, "tout se passait bien même s'il fallait courir derrière la direction pour obtenir le paiement des prestations", se souvient Marie-Thérèse Payet.

Le torchon brûle en 2008. Marie-Thérèse Payet explique. "J'ai voulu récupérer ma comptabilité auprès du cabinet comptable du groupe TAK. J'ai constaté qu'il avait commis des malversations", souligne t-elle. "J'ai donc demandé des explications à la direction qui a refusé de me répondre. Dès lors je n'ai plus reçu aucun paiement", précise t-elle.

Face à cette situation, Marie-Thérèse Payet décide de porter plainte. Elle parvient dans un premier temps à faire bloquer le compte de son client et à obtenir la saisie de 151 000 euros. Mais ce montant est bien loin de ce qui lui est dû. Elle estime les sommes dues à plus d'un million d'euros.

"J'ai donc décidé de faire une grève de la faim", indique t-elle. Une grève de la faim que la gérante de MT2 Intérim tient à "faire seule". Deux raisons à cela. D'abord, "Je ne veux pas que mes salariés m'accompagnent dans cette grève de la faim parce qu'ils risquent d'être victimes de représailles de la part de la direction", affirme t-elle. D'autre part, "si je bloque à nouveau les comptes, ce sont les salariés du groupe qui vont en pâtir puisqu'ils ne seront plus payés. Je ne veux pas qu'ils soient également victimes", argue t-elle.

Marie-Thérèse Payet se dit "prête à aller jusqu'au bout". "Même s'il faut que je sois mise sous perfusion, je continuerai", lance t-elle. "Et si je n'arrive pas à me faire entendre, je ferai à nouveau bloquer les comptes du groupe", prévient-elle. Aucune discussion n'est pour l'instant prévue avec la direction du groupe TAK. La Pdg de la société d'intérim peut en tout cas compter sur le soutien de ses salariés. Ils sont environ 20 à la soutenir ce lundi 26 avril.

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