La crise qui régnait dans l'aéroport Roland Garros est désormais passée. Les derniers voyageurs d'Air France bloqués sur l'île ont pu prendre leur avion à destination de la métropole ce dimanche 25 avril au soir. Au total, ce sont plus de 5 500 passagers qui ont vécu une semaine difficile.
Les problèmes ont commencé dans la journée du jeudi 15 avril. Un certain nombre de vols à destination de Paris connaissent des annulations en cascade sans cause apparente. Ce n'est que le soir même que le coupable de ces annulations est connu : Eyjafjallajokull, un volcan islandais entré en éruption quelques heures plus tôt. Il dégage un nuage de cendre important qui flotte sur le ciel européen. Conséquence, les aéroports du Nord de la France, dont Paris Orly et Paris Charles De Gaulle sont fermés. Suivent ensuite les aéroports du Sud de la France, parmi lesquels Bordeaux, Marseille et Toulouse. Le ciel français est complètement paralysé.À partir du dimanche 18 avril, une timide éclaircie apparaît dans l'espace aérien français. Les aéroports du Sud sont rouverts. Corsairfly, Air Austral et même Air France, qui ne dessert que Paris d'habitude, mettent en place quelques vols à destination des ces aéroports. À La Réunion, les autorités s'organisent afin de venir en aide aux milliers de personnes bloqués. Des centres d'hébergements sont ouverts et des associations viennent porter assistance à ces "naufragés du ciel".
Ce n'est que le mardi 20 avril, soit 6 jours après le début de la crise, que la circulation aérienne redevient peu à peu normale dans le ciel métropolitain, le nuage de cendre se dissipant. Tous les aéroports sont ouverts, reste à rapatrier les 5 500 passagers bloqués. Les compagnies locales tentent de s'organiser tant bien que mal. Tandis qu'Air Austral et Corsairfly parviennent à affréter des vols supplémentaires (en parallèle des vols réguliers), Air France paraît dépassé par la situation.
La compagnie aérienne assure ses vols réguliers mais ne dispose pas de vols supplémentaires pour ses 2 500 clients bloqués à La Réunion. Conséquence, le vase déborde le jeudi 22 avril. Des passagers mécontents bloquent les comptoirs d'enregistrement à l'aéroport Roland Garros et crient leur désarroi. Les forces de l'ordre sont obligées d'intervenir afin de maintenir un semblant de calme. Du côté de la direction d'Air France, on appelle à "la patience". "La compagnie est mobilisée, nous comprenons les clients, mais il va falloir patienter encore un peu. Nous espérons mettre en place un troisième vol supplémentaire, et des contacts ont été pris avec Corsairfly pour obtenir des places sur un vol. Nous faisons notre maximum", explique Bénédicte Pellerin, directrice régionale d'Air France.
Cette réponse ne satisfait pas le préfet de La Réunion, Michel Lalande. Il décide de taper du poing sur la table et rappelle à l'ordre la compagnie nationale pour qu'elle organise le rapatriement de ses clients. Un coup de colère entendu par Air France. Elle met alors en place plusieurs vols supplémentaires dès le vendredi 23 avril. C'est finalement ce dimanche 25 avril que les derniers voyageurs bloqués sur l'île ont pu regagner la métropole. Le trafic aérien devrait reprendre son cours normal ce lundi 26 avril.
0 Commentaires