Crise économique mondiale

"Nous entrons dans les années de tous les dangers"

  • Publié le 9 juillet 2010 à 08:00

Paul Vergès estime que la crise mondiale a des répercussions sur la France, mais aussi sur l'île. Pour preuve, il évoque les chiffres de la croissance en 2009 (-2,7%) qui "montrent que La Réunion est entrée en récession". Et l'ancien président de Région n'est guère optimiste pour l'avenir. "Les années qui viennent seront les pires", prédit-il. Fin du tram-train, réforme du système des retraites ou encore plan d'austérité du gouvernement, autant de signes d'inquiétude pour le conseiller régional qui appelle une nouvelle fois "au rassemblement".

Pour Paul Vergès, la crise économique couplée à la croissance démographique sur l'île (1 million d'habitants à l'horizon 2025) "risquent de poser des problèmes de plus en plus importants" que ce soit dans le domaine du logement, de l'emploi, de la santé ou encore de l'éducation. "Et nous avons dans les semaines qui viennent des enjeux considérables", souligne le leader de l'Alliance.

C'est d'abord la question des retraites, "une sacrée bataille" selon les mots de l'élu communiste. "Le gouvernement va discuter d'un texte qui va aggraver la situation des Réunionnais", affirme t-il, en rappelant que "30 à 40% des habitants qui sont à la retraite sont au minimum vieillesse". Autre problème soulevé par Paul Vergès, celui de la "précarité de l'emploi".

"Dans la situation actuelle, jamais les Réunionnais ne pourront partir à la retraite à 62 ans", dénonce t-il. "Cette réforme n'intéresse qu'une minorité. La majorité est condamnée au minimum vieillesse", s'insurge t-il. "Est ce que c'est une perspective exaltante pour La Réunion ? Comment vont plaider et voter les élus de l'île pour défendre l'intérêt des Réunionnais ?", s'interroge t-il.

Paul Vergès fustige ensuite le vote du prochain budget du gouvernement et le plan d'économie dévoilé par le ministre du Budget, François Baroin. Un plan qui a pour objectif de réaliser 14 milliards d'euros d'économies l'an prochain pour ramener le déficit à 6%. Les principales mesures concernent une révision à la baisse des subventions pour l'emploi des salariés à domicile, pour le logement étudiant, ainsi qu'un ralentissement de l'aide aux handicapés. C'est aussi la réduction du nombre de contrats aidés. "C'est une décision grave pour La Réunion où les contrats aidés sont une ossature pour les travailleurs précaires", juge l'ancien responsable de la Pyramide inversée.

Le conseiller régional dénonce aussi la tendance des nouvelles majorités à la tête des différentes collectivités françaises à "s'attaquer d'abord aux investissements". Il fait ainsi référence au Zénith, à la rocade du Tampon, au Pôle Océan, mais surtout à la MCUR et au tram-train. "Je suis effaré par la rage de démolir", commente t-il. "Le débat sur le chemin de fer n'est plus réunionnais. Il est désormais national" poursuit-il en faisant référence aux élections présidentielles de 2012.

"Ces enjeux sont considérables", répète Paul Vergès. "Le sort de toute la société réunionnaise est en cause. Il y a un danger immense et immédiat. Nous devons d'ores et déjà réfléchir à la façon de nous réunir pour défendre l'intérêt de l'île", termine t-il. Il ne s'agit pas du premier "appel au rassemblement" de l'ancien président de Région. Interrogé sur la pertinence de cet énième appel, l'élu répond : "Il ne faut jamais désespérer. La situation nous oblige à faire preuve de persévérance".

Mounice Najafaly pour
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