Candidature de La Réunion au patrimoine mondial de l'Unesco

Entre lobbying et préparation à Brasilia

  • Publié le 29 juillet 2010 à 13:00

Les porte-paroles Réunionnais sont au comité du patrimoine mondial de l'Unesco de Brasilia depuis le 26 juillet 2010. Ils font actuellement "campagne" auprès des délégations étrangères, pour que les "Pitons, Cirques et Remparts" de La Réunion soient inscrite au patrimoine mondial comme "bien naturel". Les délégations réunionnaises et françaises révisent la présentation du dossier qui sera probablement examiné ce samedi 31 juillet. La Réunion fait partie des 30 sites qui souhaitent être inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco.

Dans un communiqué du 28 juillet 2010, la délégation réunionnaise précise qu'elle prépare la présentation au jury avec la délégation française. Cette dernière est menée par Hubert de Canson, et est composée de membres de la délégation permanente auprès de l'Unesco et de représentants du ministère de l'Environnement, de l'ambassade de France au Brésil et de la mairie d'Albi.

Le directeur du Parc, Olivier Robinet, et Bertrand Galtier, directeur de la Diren Réunion (direction régionale de l'environnement), ont fait le point avec le chef de la délégation française sur le dossier de La Réunion, notamment sur les questions sensibles des espèces exotiques envahissantes, le plan de gestion du Parc et les risques d'une sur-fréquentation touristique. "Pour l'instant aucun membre du comité n'a fait de commentaire négatif sur notre dossier" précise le communiqué. Des fiches sur ces thèmes ont été remises au chef de la délégation à cette occasion.

La journée du 28 juillet a été consacrée à l'examen de l'état de conservation des biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril. C'est le cas de plusieurs parcs nationaux africains, souffrant du braconnage, des conflits armés et du manque de moyen, mais aussi de sites insulaires, en danger face aux espèces invasives et à la surfréquentation touristique. Les îles Galapagos en Équateur, premier site inscrit en 1978 sur la liste du Patrimoine mondial, a été déclaré "patrimoine en péril", tout comme le parc national sénégalais du Niokolo-Koba, sur les rives de la Gambie.

Pour la délégation réunionnaise, "il est instructif de connaître les règles à respecter pour éviter d'être inscrit sur la liste des sites en péril". S'il est classé, le Parc national devra transmettre un rapport annuel sur la gestion du bien, c'est-à-dire la zone "coeur" du Parc de La Réunion, et un rapport détaillé en 2013.

"L'île a un rôle à jouer dans le réseau des aires protégées classées au patrimoine mondiale du sud-ouest de l'océan Indien" affirme la délégation réunionnaise. En vue d'un jumelage, Daniel Gonthier, président du Parc, a ainsi pris contact avec le Parc de la Vallée de Mai des Seychelles. Le Parc pourrait aussi coopérer avec Madagascar, qui a fait une demande d'assistance pour lutter contre le braconnage de bois précieux (bois de rose et ébène), et avec l'aire de conservation du Ngorongoro en Tanzanie, victime des activités agricoles, des constructions d'hébergements touristiques et des espèces invasives.

Pour rappel, la candidature réunionnaise, portée par le Parc National de La Réunion, repose sur "la beauté naturelle des paysages de l'île" et sur la biodiversité, diversité des espèces animales et végétales, qu'abritent ces espaces. La zone du Parc, 42 % de l'île, correspond en effet à une mosaïque de paysages créés par le volcanisme et les mécanismes d'érosion.

Marie Trouvé pour
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