Pôle sanitaire Ouest

Un partenariat "public - public" privilégié

  • Publié le 31 juillet 2010 à 07:30

Face aux difficultés engendrées par la mise en place d'un partenariat "public-privé" pour la création du Pôle sanitaire Ouest, un partenariat "public - public" entre l'hôpital Gabriel Martin et l'hôpital psychiatrique de Saint-Paul sera privilégié. L'annonce a été faite ce vendredi 30 juillet 2010 lors d'une conférence de presse de la Fédération hospitalière de France (FHF) à l'occasion de la venue de son secrétaire général national, Gérard Vincent. Il a également été question de la loi "hôpital, patients, santé et territoires", de la transformation du Centre hospitalier régional (CHR) en Centre hospitalier universitaire (CHU), du pôle sanitaire Est et du congrès de la FHF Océan Indien qui se tiendra à Maurice du 2 au 4 août.

Contrairement au Pôle sanitaire Est, le Pôle sanitaire Ouest ne se fera pas sur la base d'un partenariat "public - privé". "C'est un combat que nous menons depuis 4 ans", signale le docteur Christophe Kichenin, président de la FHF OI. "Nous avons voulu mettre en commun le public (ndlr : les hôpitaux Gabriel Martin et psychiatrique) et le privé (ndlr : la clinique Jeanne d'Arc) mais nous ne sommes pas tombés d'accord sur les priorités", poursuit-il. "L'objectif du privé est d'engranger de l'argent. Ce que nous comprenons parfaitement. Mais nous ne voulons pas que ça devienne une priorité", insiste t-il.

Cette impossibilité constatée, décision a été prise de privilégier un partenariat "public - public". "Il ne s'agit pas de mettre en place un monopole du public", prévient Christophe Kichenin. "Nous allons laisser de l'espace pour que la clinique du Port puisse nous rejoindre à terme". Le Pôle sanitaire Ouest devrait également laisser la porte ouverte à "de petites structures privées qui souhaitent nous rejoindre". Coût estimé du projet, 120 millions d'euros. Il réunira 1 800 salariés. "Nous en saurons plus d'ici la fin de l'année mais le projet est en bonne voie", annonce le médecin.

Quant au Pôle sanitaire Est, "sa création est presque terminée", indique Arsène Nerbard, vice-président de la FHF OI. Il est issu de la fusion entre le Centre Hospitalier Intercommunal et la Clinique de la Fondation Père Favron, et des structures telles que l'Etablissement Public de Santé Mentale de la Réunion ou le Laboratoire et la Clinique de la Paix. Sa mise en fonctionnement est prévue pour le début de l'année 2011.

Concernant le CHR, "sa transformation en CHU devrait intervenir d'ici la fin de l'année", confirme Michel Calmon, directeur général du CHR. Une transformation qui s'est faite en plusieurs étapes. Elle a commencé par la création d'une Unité de formation et de recherche Santé créant une 2ème année de médecine à La Réunion, en mai dernier. La seconde étape est la création d'un groupement de coopération régional hospitalier réunissant l'hôpital Felix Guyon et le CHR Sud Réunion. La dernière étape sera la signature d'une convention avec l'Université de La Réunion pour la création du CHU.

"La Réunion sera la dernière région de France à avoir un CHU", note Michel Calmon. Et pour cause, alors que les autres DOM ont mis en place leur CHU depuis 1981, La Réunion a souhaité d'abord "développer ses compétences" pour ensuite mettre en place cette structure. Le résultat est bien là. "La Réunion n'a rien à envier au CHU de Pointe à Pitre. L'offre de soin sur l'île est de qualité", affirme Gérard Vincent.

Même si l'offre de soin de La Réunion se situe "dans la tranche haute au niveau national", les structures ont besoin d'aménagement. C'est le cas des locaux de l'hôpital Gabriel Martin qui a besoin d'une rénovation, la reconstruction du Pôle médecine et la construction d'un bâtiment "soin critique". Les investissements sont estimés à 120 millions d'euros. Une somme accessible mais menacée par le plan hôpital 2012 qui prévoit des mesures de restriction de crédits. "Nous allons nous battre pour que ces crédits restent", assure Christophe Kichenin.

Par ailleurs, un congrès de la FHF OI est prévu du 2 au 4 août 2010 à Maurice. Il sera question de la mise en place d'un système de coordination régional d'alerte de veille sanitaire pour les maladies émergentes. "Nous voulons mettre à disposition des autres pays de l'Océan Indien le savoir-faire de La Réunion en matière de veille sanitaire", souligne Christophe Kichenin. La question de l'ouverture des formations médicales de La Réunion aux autres pays de la zone sera également abordée.

Mounice Najafaly pour
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