Gestion de la commune de la Possession

"L'affaire Babef est un épiphénomène"

  • Publié le 26 août 2010 à 05:00

L'Adip (Association pour la défense des intérêts des Possessionnais) organisait une conférence de presse ce mercredi 25 août 2010 pour critiquer la gestion de la commune de la Possession. Dans le collimateur de l'association, "la politique clientéliste" de la majorité en place. Une politique illustrée par l'affaire Babef, qui sera jugée en appel le 2 septembre prochain. "C'est un épiphénomène", lance Jean-Paul Fois, président de l'Adip. "Il y a beaucoup d'affaires de ce genre à La Possession", affirme t-il.

L'affaire Babef concerne l'achat par un employé de la municipalité, Fabrice Babef, d'une parcelle de 600m2 vendue par la commune pour 20 euros le m2. Cela, alors que le coût moyen d'un terrain dans cette ville est de 224 euros par m2, selon Jean-Paul Fois, qui cite des chiffres publiés par l'Agence pour l'observation, l'aménagement et l'habitat. "Cette vente s'est faite en toute opacité", estime le président de l'Adip. "Les procédures de mise en concurrence n'ont pas été respectées, dénonce t-il. "Sur quels critères le terrain lui a t-il été attribué ? Pourquoi Fabrice Babef a été choisi et pas quelqu'un d'autre ?", s'interroge le responsable associatif qui n'y voit là qu'une "affaire de clientélisme".

Le président de l'Adip pense que ce n'est pas un cas isolé. "Il faut que tout le monde prenne conscience qu'il y a beaucoup d'affaires de ce genre à La Possession", insiste le responsable associatif. "L'affaire Babef est un épiphénomène", signale t-il. Selon lui, la Ville de la Possession aurait cédé "par clientélisme" plusieurs terrains à des prix inférieurs à ceux pratiqués habituellement.

Jean-Paul Fois évoque notamment le cas du site de Tamarin-Sarda. Dans le cadre d'une opération de résorption de l'habitat insalubre, des parcelles auraient été attribuées à des habitants de façon "peu transparente". Le membre de l'Adip appuie son argumentaire sur un rapport de la chambre régionale des comptes pointant les lacunes de cette opération de résorption. "J'ai mené mon enquête. Des personnes habitent sur le site alors qu'elles n'ont rien à y faire", s'emporte Jean-Paul Fois. Le président d'association assure avoir alerté le parquet à propos de cette affaire. "Rien n'a été fait pour l'instant", regrette t-il.

L'Adip espère que le jugement qui sera rendu par la cour d'appel le 2 septembre prochain dans l'affaire Babef fera l'effet d'un "électrochoc". "Nous voulons que la décision des juges soit irréprochable", souligne Jean-Paul Fois. "Une décision forte pourrait faire bouger les choses", ajoute t-il. Pour rappel, le 8 septembre 2009, Roland Robert avait été condamné par le tribunal correctionnel dans cette affaire à 3 mois de prison avec sursis.

Mounice Najafaly pour
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