Haut conseil de la commande publique

Le BTP attend des réponses concrètes

  • Publié le 26 octobre 2010 à 10:30

La 2ème réunion du Haut conseil de la commande publique, organe présidé par Margie Sudre, aura lieu le 28 octobre prochain. A cette occasion, syndicats des salariés et organisations patronales du BTP attendent des "réponses concrètes des collectivités". Pour obtenir ces réponses concrètes, les syndicats ont adressé au préfet des "questions concrètes" sous la forme d'une proposition d'ordre du jour. Si ces questions ne sont pas abordées, ils promettent de ne pas assister à cette assemblée et de "passer à l'action". Sans pour autant évoquer la forme de ces actions. "Vous verrez le moment venu", lance Jean-Marie le Bourvellec, président de la FRBTP.

Depuis 2008, le secteur du BTP attend des solutions concrètes à la crise. Pour ce faire, les représentants de la branche sont partis à la rencontre des collectivités, ils ont établi un plan de relance exceptionnel d'une valeur de 300 millions d'euros et ont même organisé un défilé unitaire le 10 septembre dernier.

Le 16 septembre, lors de la 1ère réunion du Haut conseil de la commande publique, " le préfet avait reconnu que seulement 42% du milliard d'euros injecté dans le circuit de la commande publique pour 2010 ont été dépensés à la fin du mois d'août", constate Jean-Marie le Bourvellec. "On aurait du déjà être à 60% voire 70% des fonds dépensés", fustige Bernard Tillon, secrétaire général de la FRBTP.

Margie Sudre avait annoncé, lors de cette réunion, qu'au moins 10% supplémentaires seraient dépensés d'ici la fin du mois d'octobre. Patrons et salariés souhaitent savoir, lors de cette nouvelle rencontre, où en est cette promesse. Or, cette question n'est pas à l'ordre du jour sur la lettre adressée par la préfecture aux différents membres du Haut conseil. Ce document prévoit notamment un état des lieux sur la charte de planification et l'organisation d'un comité des index BTP. "Des sujets qui n'ont rien à faire au sein du conseil", commente Jean-Marie le Bourvellec.

L'instance devrait aussi se pencher sur le suivi des délais de paiement. "C'est une idée louable. Mais pourquoi se pencher sur les délais de paiement lorsqu'il n'y a pas de chantier ?", s'interroge ironiquement un représentant syndical. "Nous avons l'impression que les responsable de ce Haut conseil sont déconnectés de la réalité. Lorsqu'on regarde les objectifs fixés initialement par cette instance et l'ordre du jour qui nous est présenté, nous nous demandons s'ils sont conscients de la situation d'urgence dans laquelle nous sommes", affirme le président de la FRBTP.

C'est pour remettre "l'urgence" au centre des discussions que les syndicats des salariés et les organisations patronales ont décidé de faire parvenir au préfet une proposition d'ordre du jour. Il porte d'abord sur l'état d'avancement des dispositions prises le 15 septembre dernier et les investissements faits depuis cette date. Les professionnels du secteur veulent aussi aborder la problématique des "offres anormalement basses" et celle des délais de paiement.

Pour les salariés, les syndicats veulent faire un point sur le "dispositif d'accompagnement exceptionnel des salariés du BTP ayant perdu leur emploi au cours des deux dernières années". "Pour l'instant, nous n'avons eu aucune nouvelle sur ce dispositif", signale Jacky Balmine de la CGTR. L'ordre du jour évoque aussi l'annonce faite par François Fillon de débloquer les près 4 000 dossiers de construction de logements actuellement en attente à Bercy. "Quelles sont les modalités des ces déblocages ? Où en sommes-nous ? Nous n'avons jamais obtenu d'informations complémentaires suite à cette annonce", note Jean-Marie le Bourvellec.

"Si nous parvenons à évoquer une partie de cet ordre du jour, ce sera très bien", affirme le président de l'organisation patronale. "A défaut, il est certain qu'il y aura des actions par la suite. Jusqu'à aujourd'hui, nous avons tout fait pour que ça se passe dans le calme et dans la dignité. Mais nous arrivons à la limite de notre représentativité. Nous avons de moins en moins de légitimité pour retenir les salariés licenciés ou encore les chefs d'entreprises qui ont du mettre la clef sous la porte", prévient Jean-Marie le Bourvellec. "La situation ordonne l'urgence et il faut que tout le monde prenne ses responsabilités", termine t-il.

Mounice Najafaly pour
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