Insertion des travailleurs handicapés

Difficile d'atteindre les quotas

  • Publié le 7 novembre 2010 à 10:00

La difficulté pour les travailleurs handicapés de s'insérer dans le monde du travail n'est pas une nouveauté en France. Malgré tout, la politique des quotas instaurée dans la fonction publique a permis une certaine progression. Mais on est encore loin des 6% imposés par la loi du 10 juillet 2005. À La Réunion, sur les 3 dernières années, on est passé de 1,41% de travailleurs handicapés et assimilés dans la fonction publique en 2006 à 2,88% en 2008. Mais les chiffres restent en dessous de la moyenne nationale qui est de 4,38%. Pour atteindre ces objectifs, une convention triennale, pour un montant de 485 000 euros, a été signée le 4 novembre dernier entre le centre de gestion de la fonction publique territoriale (CDG) et le fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).

En signant cette convention, le CDG s'engage à accompagner les collectivités locales pour qu'elles favorisent l'emploi des personnes handicapées. L'objectif étant de 50 recrutements par an sur 3 ans. La fonction publique territoriale reste la plus mauvaise élève avec 2,07% de travailleurs handicapés. Suivi de la fonction publique d'Etat avec 3,09%. La fonction publique hospitalière atteint quasiment les 6%, puisqu'en 2008, 5,58% de son effectif étaient des bénéficiaires de l'obligation d'emploi. Un chiffre qui s'explique par les 143 reclassements qu'elle a effectué en interne. "L'employeur public a deux solutions, soit il recrute, soit il reclasse les salariés reconnus comme travailleurs handicapés en interne", précise Sophie Tiano, déléguée régionale du FIPHFP.

Plus généralement, l'an dernier, sur les 29 990 agents employés par les 55 employeurs publics de l'île, assujettis à l'obligation d'emploi, 723 étaient bénéficiaires de l'obligation d'emploi contre 495 l'année précédente. "Pour atteindre le taux d'obligation légale de 6%, les trois fonctions publiques devraient recruter 931 personnes handicapées supplémentaires", précise Sophie Tiano, déléguée régionale du FIPHFP. Les chiffres parlent d'eux mêmes, le quota des 6% est loin d'être atteint.

Pour autant, plusieurs facteurs ralentissent cette insertion. Tout d'abord, souligne Sophie Tiano, déléguée régionale du FIPHFP, "il y a une inadéquation entre les offres d'emplois et les qualifications des demandeurs d'emploi. Les freins à l'embauche sont aussi culturels. Et Cap emploi a pour rôle de rétablir l'équilibre". Michel Dennemont président du CDG fait le même constat : "les collectivités sont presque à la recherche de travailleurs handicapés pour atteindre les quotas et éviter une amende, mais il faut trouver les personnes qui correspondent au poste". "Mais nous avons découvert qu'il y a des situations à améliorer au sein même des collectivités. Grâce à la convention, nous allons créer un réseau de prévention et de médecins, afin de procéder à un reclassement en interne et ainsi maintenir dans l'emploi des agents sur des postes adaptés au handicap", annonce le président du CDG.

A noter que les fonds du FIPHFP sont alimentés par les contributions versées par les employeurs qui n'atteignent pas le taux d'emploi légal. En 2010 à la Réunion, les contributions se sont élevées à 2,7 millions d'euros.

Julie Fioretti pour
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