Secteur automobile

La CGTR auto-moto craint "le pire" pour 2011

  • Publié le 7 janvier 2011 à 14:30

"Le pire est devant nous", a lâché Jacques Bhugon, secrétaire général de la fédération CGTR auto-moto, lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi 7 janvier 2011. En effet, le syndicaliste estime que les problèmes rencontrés dans le secteur en 2010 vont se poursuivre en 2011. Difficultés des grands groupes mais aussi des petites entreprises, problématique des salaires, licenciements, autant de sujets qui inquiètent le représentant syndical.

Alors que le secteur comptait 6 234 salariés en 2008 et 6 876 salariés en 2009, "ce chiffre a considérablement baissé en 2010", constate Jacques Bhugon. Selon les estimations de la CGTR, "Il y a moins de 6 000 salariés qui travaillent dans la branche automobile". "C'est une baisse de près de 15%. C'est considérable", s'insurge le secrétaire général.

En cause, les difficultés rencontrées par les entreprises du secteur, notamment les groupes Caillé et Foucque. Et Jacques Bhugon n'est pas tendre envers ces deux sociétés installées sur l'île depuis plus d'un siècle. "Les gérants de ces deux groupes disent se cachent derrière la crise pour justifier leurs difficultés. Mais c'est avant tout une mauvaise gestion des entreprises et un manque d'anticipation et de prévoyance qui sont la cause de ce qu'on voit aujourd'hui", dénonce le syndicaliste CGTR.

Et les conséquences sont "inquiétantes" : plusieurs centaines de salariés ont été licenciés, chez Foucque, chez Kolors Automobile (Caillé) ou Réunion Poids Lourds (Caillé) "Et les licenciements vont se poursuivre en 2011", prédit le responsable syndical. "Selon nos informations, 80 licenciements supplémentaire sont à prévoir chez Foucque une fois que le rachat par CFAO sera officialisé", affirme Jacques Bhugon.

La situation est également "inquiétante" pour les petites entreprises du secteur qui "embauchent 3 salariés sur 4". "Ce sont le plus souvent des sous-traitants. Mais d'une situation de dépendance, ils sont aujourd'hui dans une situation de sursis", explique le secrétaire général de la fédération auto-moto. En cause, l'évolution technologique des outils de travail et la nécessité de former le personnel. "Que vont devenir les petites entreprises et leurs salariés ?", s'interroge Jacques Bhugon.

Le syndicaliste a également dénoncé "une année 2010 sans augmentation des salaires". "Nous n'allons pas rester les bras croisés cette année", prévient-il en faisant référence aux négociations annuelles obligatoires qui débuteront "bientôt". "Nous n'accepterons pas la stagnation des salaires pour 2011", martèle t-il. Jacques Bhugon a annoncé que son syndicat a demandé à la direction du travail l'organisation d'une commission paritaire de branche pour discuter de la problématique des salaires.

Par ailleurs, la CGTR a annoncé qu'elle allait demander au sous-préfet en charge de la cohésion sociale, Richard-Daniel Boisson, de mettre en place une cellule de crise pour les salariés de la branche, "à l'image de ce qui existe dans le secteur du BTP". En effet, pour Jacques Bhugon, "la crise qui secoue le secteur automobile est semblable à celui qui touche celui du BTP".

Mounice Najafaly pour
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