L'Alliance livre ses perspectives pour La Réunion

2011, "annus horribilis"

  • Publié le 15 janvier 2011 à 07:00

L'année 2011 sera une "annus horribilis" (année horrible, en Latin - ndlr), a déclaré Paul Vergès, chef de file de l'Alliance, lors d'une conférence de presse donnée ce vendredi 14 janvier 2011. Et pour cause, selon lui, l'effet conjugué du réchauffement climatique, de la démographie galopante et de la mondialisation auront des "effets catastrophiques pour La Réunion". "La situation économique et sociale de l'île durant la période allant de 2011 à 2013 sera soumise à de grandes tensions", commente Paul Vergès.

"L'année 2011 est l'année de tous les risques", analyse le conseiller régional. Et ce, que ce soit pour les rmistes, les bénéficiaires de minima sociaux et les nouveaux chômeurs, mais aussi pour les salariés en activité. "La situation des salariés est aujourd'hui d'une extrême fragilité", explique Paul Vergès. Licenciements dans le BTP, mise en liquidation judiciaire des entreprises, grands groupes réunionnais en difficulté, "le monde de l'entreprise a connu une situation désastreuse en 2010. Que réserve 2011 aux survivants ?", s'interroge l'élu. Il s'inquiète aussi de l'avenir des jeunes. "Entre 2009 et 2013, on prévoit l'entrée de 4 900 personnes dans le marché du travail. Pourront-ils s'en sortir ?", se demande t-il.

Paul Vergès estime par ailleurs que "nous payons aujourd'hui le prix d'une crise structurelle sans précédent". Une crise provoquée par l'intervention de phénomènes extérieurs, à commencer par le réchauffement climatique. Sécheresses, inondations, "ces phénomènes ont des conséquences importantes", souligne l'ancien président de Région qui prend l'exemple de la hausse des prix des matières premières (blé, riz, soja...).

Autre problématique soulevée par le leader de l'Alliance, "la croissance démographique exceptionnelle dans le monde". "En 1950, il y avait 2,5 milliards d'habitants. En 2011, il y'en a 7 milliards. Les prévisions estiment que nous serons 9,5 milliards en 2050. Compte tenu de la situation économique, cette croissance pose la question de la survie de la population entière", explique t-il. La situation économique mondiale inquiète aussi le conseil régional. Crise financière aux Etats-Unis, politique de rigueur en Europe, hausse du taux de chômage hausse du prix des matières premières (pétrole, blé...), et ce, alors que la demande des pays émergents augmente. "Nous allons, sur les 3 années qui viennent, entrer dans un cycle catastrophique", prédit-il.

Ces phénomènes ont des conséquences sur La Réunion. La sécheresse met en difficulté les agriculteurs "qui sont en pleine période d'épandage des engrais", mais aussi "la population en générale". "La Réunion n'est pas à l'abri d'un cyclone dévastateur", ajoute t-il. Concernant la crise économique, il déclare : "La défiscalisation sur le photovoltaïque est supprimée. Le règlement sucrier se termine en 2014. L'inflation à La Réunion est supérieure à celle de Métropole, la question des surrémunérations réapparaît. La situation est extrêmement grave", insiste t-il.

Il poursuit son discours en faisant référence aux v?ux du Président de la République à l'outre-mer prononcés le 10 janvier dernier, notamment l'évolution statutaire des DOM qui devient "un enjeu des présidentielles", mais aussi la problématique du développement durable. "Le chef de l'Etat n'a pas été prolixe à ce sujet. En 2010, il disait que la question de l'énergie était un enjeu essentiel pour La Réunion. Je constate qu'un an après, on a retiré la défiscalisation pour le photovoltaïque", affirme t-il. "Le danger extrême est devant nous", termine t-il.

Mounice Najafaly pour
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