Vente d'Edena et de Rhum Charrette

Le Conseil général inquiet de l'impact sur l'emploi

  • Publié le 18 février 2011 à 07:00

La vente du pôle spiritueux de Teros, et donc le marque Rhum Charrette, à la Martiniquaise, et d'Edena au groupe Marbour, inquiète le Conseil général qui craint un impact sur l'emploi. Les conseillers ont matérialisé leur inquiétude ce mercredi 16 février en adoptant une motion en commission permanente. "Cette motion vise à apporter la position de la collectivité départementale qui est directement concernée par l'avenir et le développement de certaines des filières en cause, en particulier l'agriculture et l'agro alimentaire" indique le Conseil général dans un communiqué.

"Le changement économique majeur qui s'enclenche dans le paysage économique réunionnais n'est pas sans conséquence. Des outils de production qui sont nés puis développés par des capitaux contrôlés localement et par la force de travail des Réunionnais, sont aujourd'hui sujets à des rachats par des capitaux extérieurs", peut-on lire dans ce communiqué.

Les conseillers généraux citent Edena vendu au groupe Marbour et la marque Rhum Charrette rachetée par La Martiniquaise. "Par cette motion, les élus ont souhaité donner leur position sur les conséquences de telles opérations sur l'activité et l'emploi local. Ces risques sont aussi avérés en matière de transfert de savoir-faire technologiques développés à La Réunion", soulignent les conseillers généraux.

"Ces entreprises sont des fleurons de l'industrie locale, et forment le socle de l'économie réunionnaise. Leur maîtrise par des capitaux extérieurs fait émerger le risque que des intérêts financiers dictent à terme l'orientation industrielle en portant atteinte au développement économique du territoire, avec des impacts directs sur l'emploi et le lien sociétal qui caractérisent de nombreuses structures - en particulier dans le domaine agricole", poursuit les communiqué.

Les Conseillers Généraux, à l'unanimité de la commission permanente ont donc souhaité "faire entendre leurs préoccupations sur ce sujet en formulant des préalables à ce type d'opérations pour prendre en compte la protection de l'emploi des salariés réunionnais et préserver l'activité des petites entreprises qui vivent de la sous-traitance notamment". "Ces préalables sont posés tout en prenant en compte les effets induits par la mondialisation des échanges, qui ne doit pas correspondre à une fuite des capitaux et des savoir faire développés localement, mais plutôt à la contribution à un véritable développement endogène, démarche fortement souhaitée localement par les acteurs publics et priorité affirmée à l'issue des Etats Généraux de l'Outre Mer par l'Etat", termine le communiqué.

Le Conseil général a prévu d'interpeler la ministre de l'Outre-mer ainsi que le Commissaire endogène nouvellement nommé à La Réunion "pour que ce dossier soit l'objet d'une large concertation avec tous les acteurs impliqués".
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