Haut conseil de la commande publique

Du mieux mais "pas assez" pour les professionnels

  • Publié le 15 avril 2011 à 07:00

La 5ème réunion du Haut conseil de la commande publique s'est tenue ce jeudi 14 avril 2011 au sein de la chambre de commerce et d'industrie. L'occasion pour les membres de l'institution de faire un point sur les chantiers lancés depuis le début de l'année. Pour Margie Sudre, présidente du HCCP, "il y a un léger mieux par rapport à l'année dernière", mais "pas suffisamment" pour les professionnels du BTP qui estiment que "commande publique est en retard sur le calendrier".

277 millions d'euros, tel est le montant de l'investissement des collectivités depuis le début de l'année pour lancer 191 chantiers. "Il y a une reprise légère", note Margie Sudre qui se réfère à l'année 2010. Ce qui agace de nombreux professionnels du BTP dont Stéphane Brossard, président de la FRBT, et Jacky Balmine, secrétaire général à la CGTR -BTP. "Si on prend 2010 comme année de référence, c'est normal que ce sera mieux. 2010 a été la pire année. Ça ne peut qu'aller mieux", s'emporte le syndicaliste de la CGTR qui estime qu' "il faut plutôt comparer ces chiffres à ceux de l'année 2007". Avis partagé par Bernard Tillon, secrétaire général à la FRBTP.

"Au risque de vous agacer, l'année 2010 restera la référence. L'année 2007 correspond à l'âge d'or du BTP", rétorque Margie Sudre en s'adressant à Bernard Tillon. A l'époque, le chiffre d'affaires du BTP dépassait les deux milliards d'euros. "N'importe quoi", murmurent certains participants à cette assemblée. "2 milliards d'euros, c'est le chiffre d'affaires moyen au niveau national. Nous sommes en droit de demander un tel investissement", lance le membre de la FRBTP. "Surtout qu'au rythme des investissements actuels, les 1,2 milliards d'euros prévus pour cette année ne seront jamais écoulés", poursuit-il.

Bernard Tillon se livre alors à une démonstration mathématique : "pour dépenser 1,2 milliard d'euros, il faut investir 110 millions d'euros par mois. Si on exclut le mois de janvier durant lequel le BTP est en congé, 330 millions d'euros auraient dû être dépensés depuis le début de l'année. On a un retard de 50 millions d'euros. D'ici la fin de l'année, le retard sera de 200 millions d'euros", analyse-t-il. Il s'attaque notamment au manque de financement pour la construction de logements sociaux. "Selon les derniers chiffres, des dossiers ont été déposés pour la construction de 6 000 logements sociaux. Mais on nous dit qu'on a les financements que pour 3 600 logements. C'est une aberration", s'emporte-t-il.

Michel Lalande, préfet de La Réunion, a alors tenté de calmer le jeu : "la situation s'améliore, il y a un commencement de début de sortie de crise. Assurément nous ne sommes pas au maximum de ce que nous pouvons faire. Mais il faut être conscient que la remontée sera longue et lente".

A noter que cette réunion a également été l'occasion de présenter le rapport de l'observation des délais de paiements, de la charte d'élimination des offres anormalement basses et du "Small Business Act".

Mounice Najafaly pour
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