Faire du "co-développement" entre La Réunion et les Comores, telle est l'ambition du conseil général. Une volonté partagée par les autorités comoriennes qui ont émis le souhait de travailler sur des projets de développement avec La Réunion. Ces discussions ont eu lieu la semaine dernière, lors de l'investiture du nouveau président de l'Union des Comores, Ikilou Dhoinine. Roland Robert, vice-président du Département en charge de la coopération régionale y représentait la collectivité. Il était accompagné de Paul Vergès et de Catherine Gaud, invités "à titre personnel" par l'Etat comorien.
De l'avis de Roland Robert, "La Réunion se devait d'assister à l'investiture du nouveau président comorien", comme l'ont fait "d'éminentes personnalités" des pays arabes et des pays africains. "C'est un moment fort et important dans l'histoire des Comores et nous devions être présents au nom des liens qui unissent La Réunion et les Comores", ajoute Paul Vergès qui égratigne au passage le conseil régional qui était "invité mais absent".Cette présence réunionnaise fut aussi l'occasion, pour Roland Robert, de rappeler "l'importance de la coopération entre La Réunion et les Comores". Les deux îles coopèrent déjà dans le cadre du PARDAC (Programme d'appui réunionnais au développement de l'agriculture comorienne) pour le développement des infrastructures agricoles comoriennes. L'accord avait été signé en 2006 entre la Région Réunion et le gouvernement comorien. La responsabilité de cet accord a par la suite été transféré au Département qui s'est vu attribué l'ensemble des compétences en matière agricole.
Le conseil général et l'Union des Comores souhaitent désormais aller plus loin dans cette coopération. Roland Robert utilise même le terme de "co-développement" dans des domaines variés comme l'économie, le social, les énergies renouvelables, le traitement des eaux usées ou encore la santé. Des domaines dans lesquels "l'expertise réunionnaise peut servir aux comoriens", explique Catherine Gaud. "Ce partenariat serait gagnant-gagnant", ajoute Roland Robert. "Pour pouvoir développer leurs infrastructures, les îles comoriennes auront besoin de notre savoir-faire, permettant ainsi à des Réunionnais de travailler", détaille-t-il.
Surtout que l'Union des Comores vient d'être dotée d'aides financières importantes. Une fondation des Emirats Arabe Unis, la Fondation Fatima, vient de signer une convention de dotation de 2 milliards d'euros à l'Union des Comores. Le Fonds monétaire international a quant à lui décidé d'effacer la dette comorienne en 2012 et de lui attribuer une aide de 500 millions d'euros. "C'est un boulevard qui s'ouvre si La Réunion parvient à se positionner", lance Catherine Gaud. C'est pour pouvoir faire profiter l'île de ce co-développement que Roland Robert invite toutes les collectivités (communes et conseil régional) à participer au programme de coopération régionale. "Nous avons beaucoup de choses à faire d'ici un an", insiste Paul Vergès.
Mounice Najafaly pour
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