Salaires - Négociations sur la prime Cospar

Les syndicats de salariés claquent la porte

  • Publié le 22 juin 2011 à 04:00

Les négociations entre les syndicats de salariés et le Medef sur l'avenir de la prime Cospar sont rompues ce mardi 21 juin 2011. Les syndicats de salariés ont claqué la porte moins d'une heure après avoir entamé les discussions. "Le président du Medef (Yann de Prince - ndlr) nous a signifié qu'il n'avait pas eu mandat pour proroger la validité de l'accord au delà de cette année. Nous n'avons donc plus rien à nous dire. Je pense que la bataille se fera désormais dans la rue", a lancé Ivan Hoarau, secrétaire général à la CGTR, à la sortie de la réunion.

Il n'y a donc pas eu de miracle lors de cette réunion. La position annoncée par Yann de Prince dans les colonnes du Quotidien ce lundi est restée la même lors de cette réunion. "Nos mandants ne nous ont pas donné l'autorisation de négocier une prolongation de l'accord Cospar", a déclaré Yann de Prince à la sortie de la réunion.

Deux raisons sont invoquées. D'une part, "la situation économique n'est pas la même aujourd'hui qu'il y a 2 ans. Les entreprises souffrent davantage actuellement", souligne le président du Medef. D'autre part, "l'Etat n'a pas prolongé l'exonération de la prime Cospar. Les entreprises n'ont donc pas à continuer à la payer en s'acquittant des charges", explique-t-il. Malgré tout, le responsable patronal indique que "les entreprises pourront négocier une intégration de cette prime dans les salaires au cas par cas".

Pour Ivan Hoarau, "le Medef fait preuve de mépris". "On nous ressort à chaque fois le même discours. La crise plombe les entreprises. Ce ne sont pas 50 euros de plus sur un salaire qui vont plomber une entreprise", s'emporte le représentant de la CGTR. "Le rapport de force est désormais engagé, nous allons voir ce que nous pouvons faire pour nous faire entendre", annonce Ivan Hoarau.

Les syndicats ne cachent pas qu'ils pourraient descendre dans la rue. Quand ? Où ? Comment ? Les syndicalistes ne se sont pas encore prononcés. "Nous (les syndicats - ndlr) devons d'abord nous réunir pour décider des modalités d'actions", précise Jean-Pierre Rivière de la CFDT. Reste à voir si les syndicats réussiront à mobiliser. Près de 90 000 salariés sont concernés par la prime Cospar. Parmi eux, environ 30 000 salariés de la branche BTP et auto-moto ont déjà vu cette prime intégrée dans les salaires dans le cadre des accords de branche. Quid des 60 000 autres ? Ivan Hoarau est confiant: "sur une question primordiale comme celle des salaires, nous réussirons à mobiliser", promet-il.

Pour rappel, l'accord sur la prime Cospar a été signé le 25 août 2009 à l'issue de longues négociations entre le Medef et l'intersyndicale. La CGPME avait quant à elle refusé de signer l'accord. Un arrêté a ensuite été promulgué le 7 août 2009 pour que l'accord s'impose à toutes les entreprises.

Il prévoyait environ 47 euros net d'augmentation pour les salaires inférieurs à 1,4 SMIC, environ 57 euros net d'augmentation pour les salaires compris entre 1,4 et 2 SMIC et environ 51 euros net d'augmentation pour les salaires compris entre 2 SMIC et le plafond de la sécurité sociale, soit 2,16 SMIC. Près de 100 000 salariés du secteur privé étaient à l'époque concernés par cette hausse des salaires, dont 80 000 qui avaient un salaire inférieur à 1,4 SMIC. Sa durée de validité était de trois ans.

Mounice Najafaly pour
guest
0 Commentaires