Travailleurs extérieurs sur la centrale du Port

La priorité à l'emploi local réclamée

  • Publié le 3 août 2011 à 12:00

Membres de l'Alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP), de l'association Agir pou nout tout, de l'Alliance des jeunes pour la formation et l'emploi à La Réunion (AJFER), du comité des chômeurs du Port et de l'UNEF se sont réunis ce matin, mercredi 3 août 2011, devant les grilles de la préfecture de Saint-Denis. Leur objectif : "dénoncer l'injustice et l'inégalité de l'embauche de travailleurs extérieurs sur la centrale électrique du Port, alors que le taux de chômage à La Réunion est de 33%", explique Gilles Leperlier, président de l'AJFER.

"Dans différents domaines de travail, comme le bâtiment ou l'Education nationale, il y a des postes qui sont disponibles sur l'île, et ils ne sont pas occupés par les Réunionnais. On préfère faire appel à des travailleurs étrangers, alors que beaucoup de Réunionnais sont au chômage. C'est une situation inacceptable pour nous, car ici aussi nous avons des personnes compétentes, qui sont à la recherche d'un emploi", annonce le président de l'AJFER.

C'est l'embauche de travailleurs étrangers sur la centrale électrique du Port qui a déclenché le mécontentement de différents syndicats et associations. "EDF s'engage à l'insertion professionnelle des jeunes Réunionnais, mais préfère embaucher les étrangers", s'insurge Monique Iori, présidente de l'association Agir pou nout tout. Avant de rajouter : "Nous n'avons rien contre les travailleurs européens, mais nous réclamons la priorité à l'embauche des Réunionnais car aujourd'hui, nous avons le plus fort taux de chômage en France".

Maryse Dache, présidente du comité des chômeurs du Port, souligne pour sa part : "Sur l'île, c'est dans la ville du Port que le taux de chômage est le plus important. Le projet de la centrale du Port est connu depuis longtemps. C'était une possibilité d'embauche pour les Réunionnais. Or, on nous dit qu'ils n'ont pas les compétences requises. Dans ce cas, pourquoi est-ce qu'on n'a pas formé les jeunes ?".

Pour Jean-Hugues Ratenon, président de l'ARCP, "il est hors de question de laisser passer cette situation". Pour cela, les associations vont lancer dès le vendredi 5 août une campagne d'information et de sensibilisation auprès des jeunes et des familles. Une pétition sera également lancée dans les villes du Port et de la Possession notamment. "Nous allons aussi solliciter l'ensemble des élus locaux pour avoir une enquête parlementaire sur le problème de l'emploi et du chômage à La Réunion. Pourquoi faire appel à des étrangers alors qu'on pourrait donner du travail à nos jeunes ? A qui profite le crime ? C'est ce que nous voulons savoir, et pour cela, on en appelle à l'union sacrée des élus de La Réunion dans cette enquête", indique Jean-Hugues Ratenon.

Par ailleurs, les différentes associations demandent plus de transparence de la part de l'Etat et du Pôle emploi sur les embauches attribuées aux personnes de l'extérieur. Un courrier a également été transmis au préfet la semaine dernière, "mais est resté sans réponse jusqu'à maintenant" selon Jean-Hugues Ratenon. Le président de l'ARCP a ajouté qu'une manifestation devant les grilles de la nouvelle centrale électrique n'était pas à exclure dans les semaines à venir.

Samia Omarjee pour
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