Semaine mondiale de l'allaitement maternel

Allaiter, un geste encouragé mais pas si simple

  • Publié le 4 août 2011 à 08:00

Organisée dans 120 pays depuis 1992 par l'Unicef et ses partenaires, la semaine mondiale de l'allaitement maternel se déroule cette année du 1er au 7 août. Nourrir son bébé au sein exclusivement est un geste vivement conseillé pendant les six premiers mois du nourrisson. Mais certaines mamans rencontrent des difficultés à allaiter.

L'allaitement maternel est bien souvent encouragé, car il comporte de nombreux bienfaits. D'abord, "le contact de la peau permet de créer une grande proximité entre la maman et son enfant", souligne Marie Dabouis, sage-femme au centre hospitalier Gabriel Martin de Saint-Paul. "Le lait maternel offre aussi au bébé une alimentation parfaitement adaptée à ses besoins nutritionnels : il est toujours prêt, stérile et servi à une bonne température pour le nouveau-né", poursuit-elle. "Enfin, il offre une protection immunitaire au bébé, car le lait maternel fournit des anticorps", explique Marie Dabouis.

Le corps médical fait souvent l'apologie des bienfaits du lait maternel, mais l'allaitement n'est pas un geste si simple qu'il en a l'air, et certaines mamans éprouvent des difficultés à nourrir leur bébé au sein. Karima, 25 ans, a accouché de son premier enfant en mars 2011, elle raconte : "J'ai fait le choix de l'allaitement parce que j'ai toujours entendu dire que c'est ce qu'il y avait de mieux pour le bébé et parce que je savais que ça me permettrait de me rapprocher de mon fils. Mais je ne pensais pas que ce serait aussi difficile, c'est un aspect que la sage-femme n'avait pas vraiment évoqué lors des cours de préparation à l'accouchement et à la naissance".

La jeune mère au foyer confie : "Après l'accouchement, j'ai beaucoup souffert les trois premiers jours, à cause de la montée de lait. J'avais l'impression d'avoir des pierres à la place des seins. J'ignore si c'est la même chose pour toutes les femmes, mais pour moi, c'était extrêmement douloureux. Mon bébé pleurait beaucoup, il réclamait beaucoup à manger et il avait du mal à prendre le sein. Au départ, j'ai eu l'impression que je m'y prenait mal, je culpabilisais".

"Si je n'avais pas été bien entourée et soutenue par certaines sages-femmes qui se sont montrées très patientes et rassurantes, mais aussi et surtout par mon mari et mon entourage proche, j'aurais pu facilement tomber dans la déprime", avoue Karima. Pour Marie Dabouis, ce soutien est un élément-clé pour les jeunes mamans : "L'allaitement est un passage difficile. Notre politique, c'est d'abord de soutenir les mamans dans leur choix et de les accompagner dans leur décision. Si elles décident d'allaiter, on va tout faire pour qu'elles ne se découragent pas", soutient Marie Dabouis.

Karima a pourtant failli baisser les bras après être sortie de la clinique du Tampon. "Mon fils avait toujours du mal à téter. Une sage-femme m'a fait essayer des bouts de sein en silicone qui ne m'ont été d'aucune aide, une autre m'a dit que mon lait n'était peut-être pas assez riche. Mon médecin traitant m'a finalement encouragé à faire un allaitement mixte. J'ai suivi ses conseils en donnant à mon bébé un biberon par jour en plus de l'allaitement, parce que j'étais vraiment épuisée", raconte Karima.

La jeune maman finira par abandonner le lait maternisé au bout d'un mois et demi. "Le lait en poudre est cher, il se conserve peu et on en gaspille beaucoup. Aujourd'hui, mon fils a cinq mois et je suis bien décidée à poursuivre l'allaitement maternel parce que je reste persuadée que c'est ce qu'il y a de meilleur. Cependant, les jeunes mamans devraient être mieux averties des difficultés", conclut Karima.

Marie Dabouis estime pour sa part que "ce n'est pas forcément évident de préparer une femme à l'allaitement, car il faut en faire l'expérience pour comprendre comment ça marche". Cependant, elle est d'accord sur le fait qu'il existe des difficultés et que "le soutien moral est nécessaire".

Samia Omarjee pour
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