Énergie thermique des mers

Pas de centrale pilote pour La Réunion

  • Publié le 14 août 2011 à 10:00

La Réunion ne devrait finalement pas accueillir de centrale pilote mondiale d'énergie thermique des mers. Alors que les études de faisabilité technique et économique se montraient favorables à l'installation d'ici 2014 de ce projet au large du Port, "l'île s'est fait doubler la pôle position par la Martinique", indique le Journal de l'Île. Selon le journal, le 20 juillet, une convention entre la collectivité martiniquaise et les industriels "a entériné cette orientation". Pour rappel, l'objectif à terme de ce projet est de mettre fin à l'utilisation des énergies fossiles comme le charbon en prévoyant d'utiliser une ressource renouvelable et inépuisable, l'eau froide profonde, soit à plus de 1 000 mètres de profondeur.

Située dans une plateforme offshore (en pleine mer) partiellement immergée et raccordée électriquement à l'île, le principe de la centrale pilote d'énergie thermique des mers consiste à l'utilisation de la différence de température qui existe entre la surface et les profondeurs de l'océan pour faire fonctionner une machine thermique. 
L'objectif à terme: mettre fin à l'utilisation des énergies fossiles comme le charbon. Plusieurs sites étaient alors susceptibles d'accueillir ce type d'installation, notamment, la zone du Port. À noter que la mise en place de cette centrale devait également apporter des bénéfices importants sur l'économie réunionnaise en terme d'emploi et de savoir-faire.

Selon le JIR, "les Antillais, dont la situation géographique assure un potentiel thermique supérieur au nôtre, ont finalement su convaincre DCNS, entreprise d'armement naval, de faire la centrale pilote chez eux à Bellefontaine plutôt qu'au large du Port". Le journal note que "DCNS n'a jamais fait mystère de s'intéresser aux autres régions tropicales françaises". "Des accords ont été conclut avec la Martinique dès novembre 2010", poursuit le JIR.

Rappelons qu'en 2009, un accord avec DCNS et le conseil régional, alors piloté par Paul Vergès, avait été conclu et des moyens financiers obtenus par l'État.

Dans un communiqué, l'Alliance regrette que "tout le travail qui avait été accompli pour aboutir au choix en faveur de La Réunion n'a pas été poursuivi". "Force est de constater que dans la phase ultime des discussions, le nouvel exécutif régional n'a pas su se mobiliser et être à la hauteur de l'enjeu de cet investissement stratégique", indique-t-elle.

Selon l'Alliance, "les efforts engagés par l'ancienne mandature pour que La Réunion puisse accueillir la centrale thermique des mers traduisaient une volonté politique et une ambition visant à faire de La Réunion un pôle d'excellence et d'innovation en matière d'énergie renouvelable". "Notre île réunit tous les atouts pour être pionnière dans le secteur émergeant et innovant des énergies marines. C'est fort de cette conviction qu'un accord avait été alors conclu à l'époque, avec le constructeur naval, DCNS et obtenu des moyens financiers de l'Etat", poursuit-elle.

Enfin, l'Alliance regrette que "dans la dernière ligne droite, le nouvel exécutif régional n'a pas déployé les efforts nécessaires pour porter et soutenir au niveau approprié le dossier de La Réunion et emporter ainsi une décision favorable". "C'est une occasion ratée pour La Réunion et un nouveau coup d'arrêt contre un projet de développement", termine-t-elle.

Le projet d'énergie thermique des mers a été lancé en 2008 par l'ARER (Agence régionale de l'énergie de La Réunion).

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