Exploitation des enfants à Madagascar

Un atelier pour éradiquer le fléau

  • Publié le 31 décembre 2011 à 15:00

Le Bureau international du travail (BIT) de Madagascar, organisation des Nations Unies, a organisé un atelier les 20 et 21 décembre 2011 au Vanilla Hotel & Spa à Nosy Be, afin d'éliminer l'exploitation sexuelle et commerciale des enfants à Madagascar. Acteurs économiques, représentants de villageois, responsables associatifs, ils étaient plus de 50 à se réunir pour faire un état des lieux de ce fléau dans la Grande Ile, avant d'envisager les mesures à prendre.

Michel Ramasy, directeur de l'office régional du tourisme de Nosy Be, a attiré l'attention sur le fait que "l'exploitation sexuelle tolérée dans certains lieux faisait beaucoup de mal à la destination Madagascar toute entière". Il a également fait ressortir que la prostitution était "une opportunité d'argent facile" et que pour contrer cela, "il serait primordial de donner aux jeunes d'autres moyens de s'en sortir".
 


Fanja Rakotondrainibe, coordinatrice nationale de projet au BIT et animatrice de l'atelier, a pour sa part précisé qu'il y a "exploitation d'enfants" lorsque ces derniers participent à des "activités interférant avec leur scolarité, leur privant de leur dignité et nuisant à leur potentiel physique et psychologique". 


Pour Christian Ntsay, directeur du BIT Océan Indien, il est nécessaire que les pouvoirs publics prennent connaissance des textes et accompagnent les initiatives de prévention. De même, les acteurs économiques "doivent apporter des réponses claires et structurées face à l'abandon de certains responsables sectoriels", a-t-il ajouté.

Le directeur du BIT Océan Indien est resté lucide sur la situation à Madagascar : "Nous ne pouvons pas nier que le travail des enfants existent. Mais nous voulons imposer des cadres". Il a pointé quelques difficultés dans les missions de son organisation : "Souvent les enfants sont obligés de travailler parce que leurs parents n'ont pas un emploi durable. Les parents n'ont donc pas l'argent pour envoyer les enfants à l'école. C'est un engrenage".

Ainsi, un plan d'actions comprenant trois finalités a été élaboré par la cinquantaine d'intervenants à l'atelier qui s'est tenu les 20 et 21 décembre. Le BIT prévoit notamment l'amélioration du cadre juridique et institutionnel de la lutte contre l'exploitation sexuelle et commerciale des enfants avec le soutien des organisations non gouvernementales, la population et le ministère du travail. 
 


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