Suite aux émeutes au Port, au Chaudron et à Saint-Benoît

L'appel au calme du préfet

  • Publié le 23 février 2012 à 19:15

Ce jeudi 23 février 2012, une réunion s'est tenue en préfecture en fin d'après-midi. Le préfet Michel Lalande, le président du conseil régional Didier Robert, la présidente du conseil général Nassimah Dindar, le maire de Saint-Denis Gilbert Annette et le président de la chambre des métiers Bernard Picardo, ont lancé ensemble un appel au calme à chacun des Réunionnais et des Réunionnaises, après deux nuits d'émeutes qui ont agité le Port et Chaudron. "Ces exactions sont totalement inacceptables et doivent être condamnées avec la plus grande sévérité", a déclaré le préfet.

"C'est un appel au calme que je tiens à lancer solennellement à chacun des Réunionnaises et des Réunionnais", a lancé Michel Lalande, ce jeudi en fin d'après-midi. Un appel solennel, après deux nuits d'affrontements au Chaudron à Saint-Denis, au Port et à Saint-Benoît entre émeutiers et forces de l'ordre. Des commerces avaient été pillés, des arrêts de bus et des voitures caillassés sans compter les mises à feu de poubelles.

Michel Lalande a demandé "à la population, à tous les adultes, à tous les parents de rester à l'écart des lieux de ces exactions mais aussi aux parents de faire preuve de responsabilité", car dit-il, "un enfant n'a rien à faire au milieu des émeutes à minuit"

Le préfet a ensuite regretté que "des groupes de casseurs s'en sont pris violemment à des commerces, à des entreprises, à des bâtiments publics et à des biens appartenant à des particuliers", soulignant que "ces exactions sont totalement inacceptables et doivent être condamnées avec la plus grande sévérité". Si jusqu'ici aucun drame humain n'est à déplorer, le représentant de l'État a rappelé que "dans ces moments de confusion et de grande violence, tout peut basculer".

Michel Lalande a affirmé qu'il ne faisait "aucun amalgame entre ces violences urbaines qui ternissent l'image de La Réunion au plan national et les revendications sociales qui s'expriment par ailleurs". "L'Etat est ouvert à rechercher avec les acteurs légitimes de la vie politique, et sociale de La Réunion, des réponses concrètes aux revendications exprimées à propos de la vie chère. Ces réponses auxquelles nous travaillons sans relâche ne peuvent être trouvées que dans le dialogue, le respect de chacun et des institutions", a-t-il poursuivi.

À ses côtés, ce jeudi après-midi, Didier Robert, président du conseil régional, Nassimah Dindar, présidente du Département, Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, et Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat. Tous ont pris tour à tour la parole et lancé un appel au calme, estimant que la violence n'apporte aucune solution.

Par ailleurs, Didier Robert est revenu sur la question des hydrocarbures, rappelant être à l'initiative d'une baisse significative du prix de la bouteille de gaz, effective à partir du 1er mars. "Sur la question du carburant pour tous, concernant la revendication portée par les transporteurs, il n'est pas question de toucher au fonds d'investissement routier, cette enveloppe qui sert à alimenter les chantiers routiers", a-t-il ajouté.

Didier Robert a ensuite annoncé qu'il formulera deux propositions à la réunion qui se déroulera demain à la préfecture. Il s'agit, dit-il, de mobiliser l'ensemble des recettes de l'octroi de mer sur le carburant pour une baisse de cinq centimes à la pompe pour tous. Autre proposition, la création, avec le partenariat de l'État et des collectivités locales, d'une unité de stockage en "concurrence directe" avec la SRPP (société réunionnaise des produits pétroliers).

De son côté, Nassimah Dindar a formulé son intention de mettre en place un fonds de concours exceptionnel pour la baisse des produits de première nécessité labellisés produits péi, mais aussi pour une généralisation de tarifs sociaux, notamment pour l'eau, l'électricité ou la téléphonie, et ce, en faveur des "publics les plus précaires". Elle s'est dit également consciente qu'"on ne peut changer du jour au lendemain des mécanismes mis en place depuis des décennies". "Le dialogue doit se faire dans la durée afin de trouver des solutions pérennes", a-t-elle terminé.

Pendant ce temps, au Chaudron à Saint-Denis, les habitants s'apprêtent à vivre une troisième nuit d'émeutes.

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