Pétition internationale pour le retour des Chagossiens dans leur archipel

25 000 signatures : objectif atteint

  • Publié le 5 avril 2012 à 15:00

Mission accomplie pour le Groupe Réfugiés Chagos (GRC) et l'Atelier des Droits de l'Homme. Leur pétition internationale, lancée le 5 mars dernier sur le site de la Maison Blanche, afin que le gouvernement américain prenne en compte les requêtes des réfugiés des îles Chagos a atteint les 25 000 signatures requises. S'il se félicite de cette victoire "obtenue grâce à la population", Olivier Bancoult, leader du GRC, rappelle, dans un communiqué, que "cela ne constitue qu'une étape dans la longue lutte des Chagossiens pour obtenir le droit au retour dans leurs îles".

C'est à l'occasion de la campagne américaine pour l'élection présidentielle que cette pétition internationale en faveur des natifs des îles Chagos avait été lancée. La Maison Blanche avait, en effet, pris l'engagement pendant la campagne électorale pour la présidentielle d'étudier toute pétition ayant recueilli près de 25 000 signatures avant le 4 avril.

Par cette pétition, Olivier Bancoult espèrait attirer l'attention du gouvernement américain sur la souffrance des Chagossiens, obligés de vivre en exil depuis leur expulsion de leur archipel entre 1967 et 1973 vers Maurice et les Seychelles. Et ce, afin de permettre à l'époque la création d'une base militaire à Diego Garcia. Le dirigeant du comité s'était également rendu à La Réunion, le mercredi 21 mars dernier, afin d'interpeller les Réunionnais "pour le respect des droits de l'Homme".

Selon le comité solidarité Chagos La Réunion (CSCR), l'objectif a été atteint et dépassé mardi 3 avril, avec plus de 28 000 signatures. "Il y a quelques jours, on n'y croyait plus. Ce sont dans les deux derniers jours précédant la pétition qu'une solidarité extraordinaire s'est organisée", confie Alain Dreneau du CSCR.

Pour le CSCR, "il s'agit d'un succès politique certain remporté par les Chagossiens sur le plan de la sensibilisation à leur cause de l'opinion publique internationale". "Ces derniers ayant réussi à briser un carcan de plus, celui du silence imposé sur le drame généré il y a plus de 40 ans par les deux puissances que sont la Grande-Bretagne et les Etats-Unis", précise le comité de solidarité réunionnais.

Par ailleurs, Alain Dreneau souligne que la "prise en considération" de cette pétition par la Maison Blanche ne "signifie pas un retour des Chagossiens dans leur archipel" mais "l'obtention de réponses" de la part du gouvernement américain.

S'il est encore dans l'attente d'une réponse officielle de la Maison Blanche, Olivier Bancoult indique, dans un communiqué que "cela ne constitue qu'une étape dans la longue lutte des Chagossiens pour obtenir le droit au retour dans leurs îles". "Après cette grande victoire obtenue grâce à la population dans son ensemble, nous continuerons à faire entendre nos voix dans tous les forums internationaux jusqu'à la victoire finale", ajoute-t-il.

Rappelons que c'est pour obtenir son indépendance que l'Ile Maurice a du renoncer à l'archipel des Chagos. Un archipel convoité par les Américains qui y cherchaient une implantation stratégique dans l'Océan Indien. Diego Garcia, l'île principale de l'archipel, est alors louée aux États-Unis pour cinquante ans, sous forme de bail tacitement reconductible tous les 20 ans. Une base militaire est créée et l'évacuation totale de l'archipel exigée. 




Ainsi, peu à peu, l'archipel est vidé de sa population qui est exilée vers Maurice et les Seychelles. Les derniers habitants quitteront les Chagos en 1973 dans des conditions déplorables. En attendant les premières compensations, d'abord sous forme de pension puis sous forme de terrains mis à disposition par le gouvernement mauricien, la communauté va connaître la misère, les bidonvilles, les suicides. Depuis, devenus citoyens de seconde zone, les Chagossiens ne cessent de revendiquer le droit au retour sur leur terre.



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