Suite à sa condamnation pour diffamation à l'encontre de Nadine Morano

Christophe Dollet se réjouit du départ de l'ancienne ministre

  • Publié le 16 mai 2012 à 10:30

Christophe Dollet, l'ancien journaliste du quotidien l'Est Républicain, qui avait été condamné en novembre 2011 à 150 euros d'amende avec sursis pour diffamation envers Nadine Morano, avait demandé un droit de réponse suite à des propos infamants de l'ancienne ministre à son égard. Ses demandes étaient restées vaines à l'époque, mais aujourd'hui, au moment où le gouvernement a changé, Christophe Dollet a souhaité adressé un courrier aux médias, "beaucoup plus libre de ton", dit-il, dans lequel il se réjouit "du jugement net du peuple français" qui renvoie Nadine Morano au simple rang de conseillère municipale d'opposition à Toul.

Christophe Dollet rappelle dans un premier temps que sa "condamnation a été prononcée le jour où le Crédit Mutuel a acheté l'Est Républicain", et que "la première décision du nouveau PDG, Michel Lucas, a consisté à ne pas faire appel de cette condamnation".

"Je n'en ai pas été surpris : Nadine Morano s'était déjà vantée d'avoir obtenu ma tête, et d'avoir rencontré Michel Lucas préalablement à sa prise de pouvoir. Tellement certaine que le journal ne redresserait pas la tête, elle a adressé un communiqué à l'ensemble des médias pour se réjouir de ma condamnation", explique-t-il.

Il ajoute : "Elle s'est livrée à un commentaire insultant à mon égard, interprétant de façon fallacieuse le jugement, me salissant professionnellement en me désignant comme le vilain petit canard". Christophe Dollet indique qu'à l'exception de France Bleu Lorraine, les autres confrères journalistes n'ont fait que reprendre des extraits du communiqué de Nadine Morano sans laisser la parole au journaliste. "La ministre avait cru utile de publier également ce communiqué sur son propre blog et sur son site Facebook", poursuit-il.

"J'ai choisi la voie légale pour lui demander de publier un droit de réponse à ces propos infamants. Toutes les demandes de mon avocat sont restées vaines, tant auprès des hébergeurs que de la ministre, malgré les constats d'huissiers. J'ai engagé 3 000 euro pour ne rien obtenir", souligne-t-il.

"Aujourd'hui, au moment où le peuple français s'est prononcé, et pas seulement quelques magistrats plus ou moins à l'abri des pressions, je souhaite vous adresser ce communiqué, beaucoup plus libre de ton", explique Christophe Dollet. Nous publions ce communiqué :

"Je me réjouis du jugement net du peuple français qui renvoie Nadine Morano, ministre du long apprentissage du respect de la démocratie, au rang de conseillère municipale d'opposition à Toul.

Le peuple français dans sa sagesse a ainsi limogé l'arrogante aboyeuse publique, spécialiste de passage de main dans le dos du FN et des puissants, et de l'écrasement de ses semblables. Chienne de garde du sarkozisme, qui n'accepte les journalistes qu'obligés, perroquets d'éléments de langage, et révère les reporters copieur-colleurs de communiqués.

Les électeurs l'ont renvoyée danser un jerk improbable avec les jeunes militants UMP ébaubis, et ont sonné la fin de la valse des préfets qui avaient eu le malheur de croire que la loi fraîchement votée par sa majorité s'appliquait aussi à Toul. Ils ont sanctionné en toute clarté la mégère des grands magasins à la morve licencieuse de vendeuse irrévérencieuse.

Je souhaite que ce jugement sans appel fasse réfléchir ceux qui se croient le peuple élu, alors qu'ils ne sont que les élus du peuple, ceux qui prennent la moquette épaisse des ministères pour le paillasson de la République".
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