Education nationale - Affectation des postes

Nassimah Dindar interpelle Vincent Peillon et les parlementaires réunionnais

  • Publié le 21 juillet 2012 à 11:00

La présidente du conseil général Nassimah Dindar a interpelé, dans un courrier que nous publions ci-dessous, le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon et les parlementaires réunionnais concernant les Réunionnais ayant réussi leur concours d'enseignant sur notre île et affectés à la rentrée prochaine hors de l'île. Selon la présidente du Département, "il est nécessaire que la situation des départements d'Outre-mer, et en particulier celle de La Réunion, soit prise en compte et que des moyens à la hauteur des besoins de notre jeunesse soient débloqués".

"J 'ai l'honneur de vous interpeler à propos des Réunionnais ayant réussi leur concours d'enseignant sur notre île et qui seront affectés à la rentrée prochaine hors du département. Il est nécessaire que la situation des départements d'Outre-mer, et en particulier celle de La Réunion, soit prise en compte et que des moyens à la hauteur des besoins de notre jeunesse soient débloqués.

En effet, notre île compte près de 110 000 illettrés. Le taux de décrochage scolaire avoisine les 12%, soit le double de la moyenne nationale. Près de 4 000 jeunes quittent chaque année le système éducatif sans qualification. Depuis 2007, 350 postes d'enseignants ont été supprimés dans l'Académie de La Réunion.

Les concours sont nationaux et leurs règles s'appliquent à tous les Français. Mais il y a une incohérence géographique à imposer à un Réunionnais de pratiquer son métier en Métropole, à plus de 10 000 kilomètres de son île, ou à un Métropolitain de faire le chemin inverse.

Cette mutation hors du département a par ailleurs des conséquences économique, environnementale et surtout sociale. Quitter son île, la terre où on a grandi, est parfois vécu comme un déracinement pour ceux qui ne l'envisageaient pas. Elle peut amener une famille à se retrouver séparée, un mari de son épouse, une mère (ou un père) de ses enfants.

Notre responsabilité politique est de faire fonctionner l'ascenseur social qu'est l'éducation et de redonner confiance à notre jeunesse. En ma qualité de Présidente du Conseil Général, je me bats afin que les lauréats qui ont prouvé leur compétence en réussissant leur concours puissent exercer leur fonction sur l'île où ils ont grandi. J'ai alerté le ministre de l'Education Nationale du précédent gouvernement dans un courrier en date du 17 février 2011 (...) concernant cette problématique. Les conseillers généraux de La Réunion ont également voté deux motions en ce sens, le 21 avril 2011 et le 11 juillet 2012.

Durant la campagne de la présidentielle, le Président de la République, François HOLLANDE s'était engagé à donner à l'Education Nationale les moyens nécessaires au bon déroulement de la scolarité des jeunes. Le Ministre de l'Education Nationale, Vincent PEILLON, vient d'annoncer que les Martiniquais ayant enseigné comme contractuels et ayant par la suite obtenu leur concours d'enseignants seront affectés sur leur île.

Il est urgent et prioritaire que La Réunion obtienne les mêmes engagements que la Martinique. Cependant, il faut aller plus loin et nous battre pour que tous les jeunes Réunionnais ayant réussi leur concours à La Réunion soient immédiatement intégrés dans la fonction publique locale.

Cette mesure renforcerait la cohésion sociale et participerait indiscutablement à la réussite de nos enfants. J'ai pu m'entretenir sur ce sujet avec le ministre de l'Outre-mer Victorin Lurel, lors de sa visite à La Réunion. J'ai bien évidemment sollicité son appui dans cette démarche.

Je sais pouvoir compter sur votre engagement pour défendre cette cause auprès du gouvernement (...)"
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1 Commentaires
Yvon
Yvon
11 ans

C'est toujours la même difficulté! pour un concours national, une nomination départementale! Eh oui la Réunion est un département à 10000 kms, c'est vrai on ne prends pas le TGV pour regagner voir les siens et le férie ou l'avion pour rentrer en Corse le temps d'un long week end.
Je ne parlerai pas tous les autres difficultés en cascades par ex:( les nominations dans les zones sensibles, dont les métropolitains fuient justement pour l' O.M et de surcroit la difficulté de ces derniers d'enseigner dans un milieu créolophone "encore faut il qu'ils viennent dans le but d'enseigner pour certains pas tous heureusement").
Pourquoi ne pas tenir compte des situations familliales, si cela était possible (à condition que là encore on ne contourne pas la régle par des subterfuges) Sinon ne parlons pas de déracinement, de vouloir vivre et travailler au pays, on appartient à un ensemble national ou pas . Oui dérogeons pour des cas de force majeur.Il ya toujours des solutions à un ou des VRAIS problémes, mais encore ne faut il pas en faire un clivage politico- socio- ethno- exonopho... ( je ne sais trop quoi) en claire une usine à gaz comme l'ARASTE ( vous m'avez compris?)