Suite au naufrage d'un kwassa kwassa à Mayotte

Pour le PCR, "il faut arrêter d'urgence le massacre"

  • Publié le 11 septembre 2012 à 10:20

Suite au naufrage d'un kwassa kwassa dans la nuit de ce vendredi 7 à ce samedi 8 septembre 2012, le parti communiste réunionnais (PCR) exprime, dans un communiqué, "sa solidarité aux peuples et familles endeuillés". Le PCR se dit également "prêt à apporter sa contribution à toute solution concertée" car il estime qu'il "faut arrêter d'urgence le massacre des kwassa-kwassa". Pour rappel, l'embarcation, en provenance d'Anjouan, s'est échoué au large de Mayotte, faisant sept morts et 27 disparus. Un rescapé a pu être pris en charge par les secours, deux autres se sont échappés. Nous publions le communiqué ci-dessous.

"La décolonisation des Comores s’est faite dans des conditions particulièrement douloureuses, qui ont notamment conduit à l’éclatement de l’archipel.Cet éclatement a abouti à la transformation de Mayotte en département français.

De nombreux Comoriennes et Comoriens, en particulier issu(e)s de l’île d’Anjouan, souhaitent rejoindre Mayotte pour de multiples raisons : familiales, sanitaires, économiques etc… Cela se passe dans des conditions difficiles, compte tenu des régimes institutionnels et administratifs qui régissent les deux territoires : Comores et Mayotte.

Les pratiques traditionnelles de déplacements depuis des siècles des femmes et des hommes entre les îles se heurtent aujourd’hui à la réglementation française qui régit Mayotte. Désormais donc, ces personnes ne peuvent plus le faire sans être jugées "illégales" et "clandestines".

Les déplacements se font au péril de leur vie. On estime à plus de 15.000 le nombre de disparu(e)s depuis trois décennies. C’est une véritable hécatombe, qui laisse souvent indifférente l’opinion internationale. Cette zone de l’océan Indien est devenue un grand cimetière marin dans le lagon mahorais. C’est un véritable scandale car ce lagon est contrôlé par l’Administration française et depuis peu par l’Union européenne.

Les manifestations d’émotion, même officielles, ne sont plus suffisantes. Il revient au gouvernement français de réunir toutes les parties concernées afin de définir ensemble une politique de co-gestion de cet espace maritime dans le respect des droits des peuples et de la dignité humaine.

Au-delà de la co-gestion de cet espace maritime, c’est une véritable politique de co-développement solidaire que la France doit mettre en œuvre entre elle-même et toutes les îles de cet espace géographique.

Pour sa part, le Parti Communiste Réunionnais est prêt à apporter sa contribution à toute solution concertée et exprime sa solidarité aux peuples et familles endeuillé(e)s. Il faut arrêter d’urgence le massacre des kwassa-kwassa"
 

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