Insee - Recensement de la population

Peu de Réunionnais vivent en communauté

  • Publié le 19 février 2013 à 08:45

En 2009, 8 000 personnes vivent au sein d'une communauté à La Réunion, soit une personne sur cent, indique l'Insee. Les jeunes de moins de 25 ans sont les plus concernés. Depuis 1990, les élèves en internat sont toutefois moins nombreux, alors que le nombre d'étudiants en cité universitaire a presque doublé. Par ailleurs, les pensionnaires des maisons de retraite sont encore rares bien qu'en augmentation. Les effectifs militaires en caserne sont stables et les communautés religieuses en recul.

Dans le détail, selon l'Insee, les Réunionnais vivent moins souvent au sein d’une communauté qu’en France, et ce à tous les âges. En particulier lors des deux étapes de la vie où le séjour en communauté est le plus fréquent : les études et la vieillesse.  Ainsi, la part de la population vivant en communauté a diminué en 20 ans : 8 000 personnes y vivent en 2009, soit 1 habitant sur 100, contre 1 sur 80 en 1990 (7 300 personnes). Ce qui est beaucoup moins que sur l’ensemble de la France, où un habitant sur quarante vit en communauté.
 
Les personnes vivant en communauté sont jeunes, à l’image de l’ensemble de la population réunionnaise. L’âge moyen des personnes qui y vivent est inférieur à celui de la France (35 ans contre 49 ans). Du fait de la jeunesse de la population, les jeunes de 15 à 24 ans composent plus de la moitié de la population des communautés réunionnaises, contre un tiers en France. Ils vivent principalement en internat ou en cité universitaire. Pourtant,  à ces âges, seulement  un Réunionnais sur trente vit en communauté, soit deux fois moins qu’en France. En 2009, 2 530 élèves, soit 2,5 % de l’effectif scolarisé dans un établissement du second degré, séjournent dans une cinquantaine d’internats. La moitié des internes a moins de 17 ans et les deux tiers sont des garçons.  Le nombre d’élèves en internat a chuté de 30 % en 20 ans. La construction de nouveaux collèges ou lycées ainsi que le développement des transports scolaires ont rapproché les élèves des établissements.  
 
Les cités universitaires de Saint-Denis, Saint-Pierre ou du Tampon accueillent près de 900 étudiants, soit une augmentation de 74 % en 20 ans. L’élévation du niveau de diplôme, le développement des filières à La Réunion et l’allongement de la durée des études des jeunes Réunionnais expliquent cette forte progression. Contrairement aux internats, les filles sont plus nombreuses en cité universitaire (54 %). “Cela résulte de leur meilleure réussite scolaire. Les filles représentent en effet 62 % des effectifs de l’enseignement supérieur à La Réunion", explique l'Insee. Les cités universitaires accueillent également de plus en plus d’étudiants de nationalité étrangère, en provenance principalement de Madagascar et de Maurice. Comme en France, 28 % des étudiants vivant en résidence universitaire sont étrangers, contre 15 % en 1990.  

Au-delà de 75 ans, seulement 1 personne sur 30 vit en communauté à La Réunion contre 1 sur 10 en France. Toutefois, après 80 ans, cette proportion s’accroît : 1 personne sur 20 vit en communauté à La Réunion et 1 sur 7 en France. Une quinzaine de maisons de retraite à La Réunion hébergent au total 970 personnes, en augmentation de 30 % depuis 1990. "Les Réunionnais ont moins recours au placement en maisons de retraite. Plusieurs facteurs y contribuent, notamment la solidarité intergénérationnelle qui est plus forte à La Réunion. Elle permet aux personnes âgées, dont les ressources sont souvent faibles, de vivre plus longtemps au sein de leur famille", précise l'institut de statistiques, qui ajoute que “dans les années futures, le nombre de pensionnaires en maisons de retraite devrait augmenter sensiblement, du fait du vieillissement prévu de la population”. De 3,3 % en 2009, la part des 75 ans ou plus devrait doubler à l’horizon 2030. Les deux tiers des pensionnaires sont des femmes. Vivant plus longtemps que les hommes, elles se retrouvent plus souvent seules aux âges avancés. L’âge moyen des pensionnaires est de 79 ans, les femmes étant en moyenne plus âgées (81 ans) que les hommes (74 ans).  

Par ailleurs, une cinquantaine d’établissements sanitaires et sociaux de moyen ou long séjour hébergent 1 290 personnes. Leur population a augmenté de moitié depuis 1990. Néanmoins, rapporté à l’ensemble de la population, le nombre de personnes dans ces établissements est trois fois plus faible à La Réunion qu’en France. L’âge moyen y est de 44 ans. S’il y a autant d’hommes que de femmes, celles-ci sont plus âgées (46 ans en moyenne contre 42 ans pour les hommes).  Avec les maisons de retraite, les établissements de la sphère sanitaire et sociale hébergent 2 260 personnes, soit 28 % des personnes vivant en communauté contre la moitié sur l’ensemble de la France.
 
Concernant les détenus, ils représentent 18 % de la population vivant en communauté. Comme en France, la population carcérale est presque exclusivement masculine (98 %). Les détenus sont jeunes, la moitié ayant moins de 29 ans (31 ans en France). Ils sont très peu diplômés. Près de huit sur dix n’ont aucun diplôme ou au plus un BEPC. Un détenu sur dix possède un CAP ou un BEP. Seulement 10 % des détenus sont de nationalité étrangère, contre 17 % en France.  

500 militaires vivent en caserne à La Réunion, soit autant qu’en 1990. Principalement des hommes (86 %), ils sont aussi particulièrement jeunes avec une moyenne d’âge de 24 ans. Ils ont un niveau de diplôme proche de la moyenne réunionnaise : la moitié n’ont pas de diplôme, un quart possèdent un CAP ou un BEP et 27 % ont au moins un baccalauréat.
 
Enfin, près de 50 communautés religieuses, dont la moitié à Saint-Denis, hébergent 300 personnes. C’est 22 % de moins en 20 ans. La population y est essentiellement féminine (81 %) et relativement âgée : l’âge moyen est de 59 ans, avec 61 ans pour les femmes et 51 ans pour les hommes. Les communautés religieuses hébergent 22 % d’étrangers, soit plus qu’en France (15 %).  Le niveau d’études est relativement élevé : 21 % possèdent un diplôme universitaire, 19 % le baccalauréat, 10 % un CAP ou un BEP, la moitié n’ayant aucun diplôme. Les résidents en communauté religieuse occupent parfois un emploi (18 %), généralement dans le secteur de la santé ou du social ou en tant qu’agriculteur.
 
 

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